Nizar Baraka n’exclut pas des élections législatives anticipées

Nizar Baraka

Nizar Baraka . DR

Revue de presseKiosque360. Le patron de l’Istiqlal considère que face à la crise que traverse le pays, l’éventualité de l’organisation d’élections anticipées est de plus en plus probable. Nizar Baraka fustige la politique du gouvernement El Othmani et parle de crise de confiance.

Le 21/02/2019 à 21h05

Le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, multiplie les sorties et ne rate aucune occasion pour fustiger la politique du gouvernement El Othmani. Il n’a pas hésité, mercredi dernier, à envoyer des messages forts aux partis de la majorité, et à leur tête le PJD, en révélant que l’évocation des élections anticipées est un secret de polichinelle: «Ceux qui aggravent la crise dans notre pays poussent irrémédiablement dans le sens des élections anticipées».

Lors d’un séminaire, organisé à Casablanca, Baraka a affirmé que cette éventualité est de plus en plus probable face au désengagement du gouvernement de ses responsabilités. L’exécutif ne cesse de reporter les solutions, particulièrement en matière de modèle de développement,un sujet évoqué par le roi dans son discours d’octobre dernier, ajoute-t-il. Le gouvernement a du mal, enchaine-t-il, à résoudre les problèmes de conflits d’intérêt entre des organismes et des établissements publics. Et Baraka de s’interroger: «Comment le Maroc, qui n’a pas été affecté par le printemps arabe, a-t-il sombré dans une série de crises aussi graves?».

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 22 février, que le patron de l’Istiqlal parle d'une crise de confiance. Le gouvernement, poursuit Baraka, en assume toute la responsabilité en n’optant pas pour les solutions radicales et anticipatives qui éviteraient d’autres crises au pays. D’autant, ajoute-t-il, que les inégalités sociales et le taux de chômage ont augmenté au cours du mandat du gouvernement actuel et de celui de son prédécesseur. Le patron de l’Istiqlal accuse le gouvernement du PJD d’aggraver la situation en s’obstinant à refuser toute communication.

Du coup, ajoute Baraka, l’exécutif continue à privilégier les solutions palliatives au lieu de prendre des décisions idoines pour rétablir la confiance: «Les Marocains ont perdu confiance dans le gouvernement, les corps intermédiaires politiques, les organes constitutionnels, la justice, les centrales syndicales et les partis politiques», martèle Baraka qui appelle à unifier les efforts pour renforcer une conciliation nationale mise à l’épreuve. Et d’ajouter que la confiance mutuelle entre la société, l’Etat et les corps intermédiaires engendrerait l’optimisme et provoquerait des opportunités d’emploi. Autant dire, poursuit Baraka, que le retour de la confiance est essentiel dans un climat marqué par la réduction du pouvoir d’achat et la dégradation du niveau de vie.

Le patron du PI ajoute que le taux d’habitants actifs a fortement diminué à la fin de l’année dernière pour atteindre 47% de la population. Un recul que Baraka justifie par le manque d’opportunités professionnelles. Une situation qui, dit-t-il, a poussé un grand nombre de jeunes à émigrer à l’étranger en 2018, dont 300 médecins.

Par Hassan Benadad
Le 21/02/2019 à 21h05