La visite du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves le Drian, au Maroc a été l’occasion pour la presse nationale de connaitre les positions des deux pays sur plusieurs dossiers chauds de la région. Il s’agit notamment de ce qu’on appelle «l’accord ou le deal du siècle» au Moyen-Orient, la démission de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara ainsi que le dossier de la migration et la montée de l’extrême droite lors des dernières élections européennes.
Lors d’une conférence de presse tenue conjointement avec son homologue français, le MAE marocain, Nacer Bourita, a été on ne peut plus direct sur le premier sujet: «Jusqu’au jour d’aujourd’hui, le Maroc, à l’instar des autres pays du monde, n’a pas eu connaissance d’un quelconque plan de paix» pour régler le problème du conflit israélo-palestinien. Ce faisant, ajoute le chef de la diplomatie marocaine: «Le Maroc va donner son avis sur ce sujet dès qu’il connaitra les grandes lignes, le contenu et les détails de ce plan».
Bourita a toutefois évoqué la dernière visite au Maroc du conseiller du président des Etats-Unis, Jared Kushner, en affirmant que cette rencontre a été consacrée aux relations bilatérales et à l’évolution de la situation au Moyen-Orient. Et le ministre de préciser que cette visite a été l’occasion pour le roi Mohammed VI de renouveler ses positions «bien connues » sur ce sujet. Cette visite a permis, en outre, ajoute-t-il, d’évaluer la dynamique que connaît l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient tout en rappelant qu’il n’y pas eu de «discussions sur un quelconque plan de paix dont on ne connaît pas les contours».
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 10 juin, que le MAE français a pour sa part déclaré qu’il n’est pas non plus au courant d’un plan américain pour le Moyen-Orient. Et le chef de la diplomatie française de préciser qu’il vient d’assister à une rencontre entre les présidents Macron et Trump en marge de la célébration du 75e anniversaire du débarquement des alliés en Normandie. Le ministre français a par ailleurs exprimé sa considération pour Horst Köhler, l’ex-envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara. Il a, en outre, émis l’espoir que les négociations qu’il a lancées puissent se poursuivre afin de trouver une solution définitive et négociée au conflit du Sahara marocain. Le chef de la diplomatie française à réitéré la position de son pays sur le plan de l’autonomie qu’il considère comme une «base sérieuse et crédible pour arriver à une solution négociée sur ce conflit».
Quant à la montée des partis d’extrême-droite en Europe, le ministre Bourita a déclaré que le Maroc a entamé des concertations avec ses ambassadeurs à l’UE après avoir eu connaissance des résultats des élections. Le Maroc, poursuit le ministre, a préféré élaborer un plan d’action pour appréhender l’évolution qu’a connue le parlement européen au lieu de commenter les résultats des élections. Et Bourita d’ajouter que «le Maroc respecte le choix des électeurs européens» tout en affirmant que «Rabat voit dans le prochain parlement européen plus d’opportunités que de défis pour sa relation avec l’UE». Et Bourita d’être encore plus explicite en déclarant que le Maroc a constaté que «les eurosceptiques ont dominé, certes, ces élections mais les courants politiques qui ont toujours milité pour le renforcement des relations avec le Maroc ont obtenu des résultats probants et vont jouer un rôle important dans la prochaine composition du Parlement européen».
Cette institution est considérée comme un organe important dans le partenariat qui lie le Maroc à l’Europe. La France et l’Allemagne ainsi que d’autres pays «jouent un rôle important dans le renforcement des relations bilatérales d’une part et entre le Maroc et l’UE d’autre part en raison du voisinage, des défis et des intérêts communs», a conclu le MAE marocain.