Plusieurs activistes ayant pris part au mouvement de contestation d’Al Hoceima accusent aujourd’hui, ouvertement, Ahmed Zefzafi, son fils Nasser, ainsi que plusieurs autres personnes de leur entourage, de s’être enrichis sur le dos des détenus dans ce dossier.
D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 9 décembre, les Zefzafi, père et fils, et leurs compères, sont également accusés d’avoir «politisé le mouvement de protestations sociales d’Al Hoceima et d’avoir tenté faire chanter l’Etat en jouant sur la fibre du séparatisme».
Les activistes d’Al Hoceima ont également accusé ces mêmes personnes de comploter contre les autres détenus qui refusent de jouer leur jeu. Le quotidien cite le cas du détenu M.M. dont l’épouse a été interpellée alors qu’elle tentait de faire introduire des substances prohibées à la prison de Tanger, où son mari est incarcéré. C’est justement le cas de cette dame, qui assure tout ignorer de ce que contenait un paquet qu’on lui avait confié et qu’elle devait remettre à un autre détenu, qui a fait sortir les activistes de ce mouvement social de leur réserve.
Ainsi, relate le quotidien, dans des "posts" et vidéos publiés sur les réseaux sociaux, des membres du mouvement, «connus de tous pour leur crédibilité et leur honnêteté», accusent Ahmed Zefzafi, ainsi que d’autres personnes de son entourage, dont un «trio dangereux» dont les membres sont cités par leur nom, d’avoir ourdi un complot contre le détenu M.M. et son épouse. Ils leur reprochent également d’avoir politisé les contestations d’Al Hoceima et de les avoir fait sortir de leur cadre social.
Bien plus, l'un des meneurs de ce mouvement, aujourd’hui installé au Royaume-Uni, a appelé à l’ouverture d’une enquête judiciaire sur la provenance des ressources financières dont disposent aujourd’hui les Zefzafi, père et fils. Il dit disposer d’une liste détaillée des personnes qui leur enverraient de l’argent depuis l’étranger, principalement depuis les Pays-Bas. Sur cette liste, affirme-t-il, figurent deux personnes connues pour s’adonner à des activités de blanchiment d’argent. Ce deux individus, résidents au Pays-Bas, poursuit le quotidien, collectent de l’argent pour le compte des détenus, argent qui atterrit finalement dans les poches des Zefzafi et leur clique.
Sinon, se demande cet activiste en parlant de Zefzafi père, comment ce retraité dont les ressources ne suffisaient même pas à couvrir ses besoins essentiels, sa pension de retraite étant d’à peine 1.200 dirhams, peut-il disposer aujourd’hui d’une voiture avec chauffeur et de fonds en abondance? Il accuse la même personne, tout en rappelant des faits réels, d’avoir refusé de prêter assistance à d’autres détenus et leur famille dans le besoin. Plus que cela, cette «clique» n’hésite pas de se retourner contre toute personne refusant de la suivre dans ses machinations.
Finalement, conclut cet activiste basé en Angleterre, ce sont ceux qui criaient hier encore «Vive le Rif et mort à ceux qui l’ont trahi», qui en sont aujourd’hui les premiers traîtres. L’affaire de Tanger, et ce qui est arrivé au détenu M.M. et son épouse, sont les preuves d’un complot qui se trame contre les membres du mouvement. C’est également la preuve que ceux qui scandent des slogans et prêchent la vertu et la morale sont en réalité en totale déconnexion avec ce qu’ils prêchent.