Moudawana: le PJD et Al Adl Wal Ihsane font front commun contre la réforme

Aous Remmal, président du Mouvement unicité et réforme (MUR).

Revue de presseLe MUR, bras idéologique du PJD et la Jamaa d’Al Adl Wal Ihsane ont décidé d’unir leurs efforts pour imposer leur vision de la réforme du Code de la famille. Une réunion a été tenue par les deux parties, vendredi, à Rabat. Une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 28/01/2024 à 20h32

La mouvance de l’islam politique a mis de côtés ses discordes pour faire front commun contre la réforme du Code de la famille. Selon le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du lundi 29 janvier, le Mouvement unicité et réforme (MUR), le bras idéologique du PJD, et la Jamaa d’Al Adl Wal Ihsane ont effectivement mis de côté leurs divergences politiques pour mener ensemble le combat contre la réforme de la Moudawana.

D’après le quotidien, les deux branches de la mouvance de l’Islam politique viennent de tout mettre en œuvre pour faire bloc contre le mouvement réformateur, représenté par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, au sein de l’Instance chargée de la révision du Code de la famille.

Plus encore, le bras idéologique du PJD et la Jamaa ont appelé les autres composantes de la mouvance islamiste à s’associer à leur combat afin de faire imposer la vision prônée par l’Islam politique de la famille et de la réforme du Code de la famille.

Dans le camp de Abdellatif Ouahbi, le ministre de la Justice, se retrouve, pour ainsi dire, sans renfort. A l’exception toutefois du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), qui, d’après le quotidien, fait actuellement l’objet d’une campagne d’acharnement orchestrée par la direction du PJD.

Laquelle direction, estime Assabah, «s’est érigée en gardien du temple de la gestion du champ religieux, qui, tout le sait, relève exclusivement des prérogatives du roi, Amir Al Mouminine». Le champ religieux, rappelle le quotidien, est géré par le Commandant des croyants à travers l’institution du Conseil supérieur des Oulémas.

Cela dit, le PJD, selon un communiqué que vient de diffuser son secrétariat général, repris par le quotidien, s’apprête à adresser un deuxième mémorandum à l’Instance chargée de la révision de la Moudawana, en complément à celui que le parti lui a déjà remis à une précédente occasion.

Face à cet activisme de la mouvance de l’islam politique, le courant progressiste se fait discret, note Assabah. Même le PAM qui avait alimenté le débat politique sur la question est aujourd’hui occupé à préparer son congrès national qui devrait avoir lieu en février, laissant ainsi le champ libre aux mouvements conservateurs. Le PJD et Al Adl Wal Ihsane essaient de profiter de la situation et occuper le terrain du débat.

C’est ainsi, explique le quotidien, qu’une délégation de la commission chargée de la réforme de la Moudawana au sein de la Jamaa Al Adl Wal Ihsane s’est réunie vendredi, à Rabat, avec des membres de la commission du même nom relevant du Mouvement unicité et réforme.

Les deux parties se sont concertées à propos des propositions d’amendements de la réforme de la Moudawana pour l’aboutissement desquelles elles entendent faire pression. Par la même occasion, les responsables des deux organisations ont défini une feuille de route qu’elles se proposent de suivre dans le domaine de la famille qui porte sur les questions actuelles de la réforme, mais aussi sur l’avenir.

De même, conclut le quotidien, lors de cette rencontre, chacune des deux parties a présenté sa vision sur les démarches, la méthodologie, les approches et les conditions à adopter dans le cadre de ce chantier de la réforme du Code de la famille.

Par Amyne Asemlal
Le 28/01/2024 à 20h32