La question de la mobilité des fonctionnaires refait surface. Selon des sources gouvernementales citées par le quotidien Al AKhbar, Mohamed Moubdi, ministre de la Fonction publique, a remis son projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires au secrétariat général du gouvernement.Ce projet de loi devrait être approuvé lors du prochain Conseil de gouvernement. D’ailleurs, indique Al Akhbar dans sa livraison du mercredi 15 juillet, le Chef du gouvernement devrait statuer rapidement sur ce projet de loi, sans concertation avec les centrales syndicales qui ont d'ailleurs rejeté ledit projet. Pour les syndicats, la future loi ouvre en effet la porte aux abus hiérarchiques et pourrait devenir un outil de règlement de comptes. Les centrales ont même promis qu'elles feraient connaître leur mécontentement par tous les moyens possibles.
Pour sa part, l’Union nationale des administrateurs marocains a mis en garde contre les effets dangereux d’une telle loi sur les carrières des fonctionnaires. De plus, l’Union estime que la formulation adoptée pour la rédaction de ce projet de loi est assez abstraite pour laisser aux responsables de son application la possibilité d’interpréter les textes de cette loi comme bon leur semble. Dans une conversation téléphonique, le ministre a cependant déclaré au quotidien que le projet de loi avait été reformulé pour être incessamment soumis au Conseil du gouvernement. Pour le ministre, la mobilité des fonctionnaires comporte plusieurs problématiques. Alors que des départements sont en sureffectifs, ce qui représente des charges supplémentaires inutiles, d’autres souffrent d’un cruel manque de fonctionnaires.
Ce projet de loi concerne quelque 130.000 fonctionnaires. Il permettra aux fonctionnaires qui le souhaitent de demander leur mutation vers d’autres administrations. Suite à quoi, les administrations publiques devront transmettre aux services du ministère de la fonction publique et de la modernisation de l’administration une liste des fonctionnaires dont la mobilité est recommandée. Par ailleurs, la future loi donne le plein pouvoir décisionnaire à l’administration concernant la mobilité de ses fonctionnaires en cas de besoin.