La décision de la mairie de Fès d’interdire la mixité dans les salons de coiffure et SPA de la capitale spirituelle a été jugée anticonstitutionnelle. Et c’est le ministère de tutelle qui vient de le signifier au maire de la ville, soit au PJDiste Driss El Azami Idrissi, via une correspondance du wali de la région Fès-Meknès, Saïd Zniber.Dans cette correspondance, le wali a informé le maire de la ville du refus du ministère de l’Intérieur de valider cette décision qui avait soulevé un tollé parmi la population et une vive polémique sur les réseaux sociaux.Car, explique la correspondance, la décision du maire est non conforme aux dispositions de la Constitution de 2011 qui prône le respect de la liberté de concurrence et la non discrimination entre les deux sexes.
Le ministère de l’Intérieur s'attaque donc à l'article 5 de l’arrêté de la mairie, article spécifiant que les salons de coiffure et centres de beauté doivent disposer «d’un espace suffisant pour accueillir des hommes et des femmes dans des espaces séparés», rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 16 février. Or, le ministère de l’Intérieur considère que cet article fait «une nette discrimination entre les deux sexes et interdit clairement la mixité». De plus, il relève une flagrante contradiction avec la loi organique des collectivités locales N° 1113.14 et des dispositions des lois en vigueur, sans compter celles de la Constitution de 2011.
«l’Intérieur gifle le maire de Fès», titre pour sa part, dans son édition du jour, le quotidien Assabah qui vient confirmer que le ministère de tutelle a bel et bien rejeté en bloc la décision du maire de la ville de Fès, approuvée à l’unanimité des élus présents lors de la session ordinaire du mois de février.Et de préciser que Driss El Azami Idrissi, avant d'être confronté aux autorités de tutelle, avait nié avoir validé cette décision d’interdire la mixité dans les salons de coiffure et centres de beauté.