Le Conseil de sécurité de l’ONU n’imposera rien au Maroc concernant le sort qui sera réservé à la MINURSO. C’est ce qui ressort des premières déclarations du nouveau président de ce Conseil pour le mois d’avril, l’ambassadeur chinois Liu Jieyi, représentant, faut-il le rappeler, un pays membre permanent du CS.
En présentant devant la presse accréditée à l’ONU le programme du CS pour ce mois d’avril, Liu Jieyi a affirmé qu’il sera question de la MINURSO et que son mandat sera renouvelé, mais en «douceur». D’ailleurs, le mot «douceur» est revenu à plusieurs reprises dans la bouche du diplomate chinois.
Une manière de signifier que le Conseil de sécurité ne tombera pas dans le piège de Ban Ki-moon qui a été à l’origine d’une crise sans précédent avec le Maroc. Et une façon d’insister sur la volonté du Conseil de sécurité d’apaiser la tension, résultant du différend entre le secrétariat de l’ONU et le royaume du Maroc.
Autrement dit, et surtout pour ce qui est du personnel civil de la MINURSO, rien ne sera imposé au Maroc et le tout se décidera selon un consensus entre les quinze membres du Conseil. Des membres (dont les cinq permanents) ont refusé d’apporter leur soutien au SG de l’ONU dans le différend qui l’oppose aux autorités marocaines.
Autre enseignement à tirer de la première sortie de Liu Jieyi: le Conseil de sécurité ne fait pas une «fixation» sur le dossier du Sahara, comme c’est le cas pour Ban Ki-moon et son entourage.
Dans l’ordre, quand il a évoqué les dossiers chauds de ce mois d’avril, le président du Conseil de sécurité a d’abord cité la Syrie, le Yémen, le Proche-Orient, le Soudan du Sud et le Mali. Idem pour les missions de paix où la MINUSCA (Centrafrique) passe avant la MINURSO. Un juste rappel de la hiérarchie des dossiers dont aura à traiter le CS!
Et en dépit de toutes leurs manœuvres et de leur lobbying actif, Ban Ki-moon et son staff ne sauraient inverser l’ordre des priorités dans le Conseil de sécurité.