L’Agence de renseignement américain a sous-estimé la capacité d'Al-Qaïda de tirer profit de la vague de révoltes et du chaos politique régnant au Moyen-Orient, pour renforcer son pouvoir dans la région, après la mort d'Oussama Ben Laden. Ceci, selon les propos de l'ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell, dans son livre «La grande guerre de notre temps» qui sortira fin mai.
Par ailleurs, l’ancien directeur souligne dans son livre que de hauts responsables avaient auparavant reconnu l’inaptitude de l’agence de renseignement à anticiper le printemps arabe, mais que celle-ci a « aggravé » cette « erreur de jugement » en émettant des « évaluations optimistes » concernant le groupe d’Al Qaida.
Selon lui, les agences de renseignement américaines ont échoué à prédire les capacités d'Al-Qaida de rebondir après la disparition de leur meneur, croyant que les événements nés dans le sillage du printemps "arabe" briseraient encore plus l'élan de "ce groupe terroriste". "Nous (CIA) avons pensé et dit aux décideurs que l’avènement du printemps arabe nuirait à Al-Qaïda", écrit Morell, dont une copie du livre a été obtenue par le Washington Post avant sa sortie.