En marge du 15ème sommet de l’Organisation internationale de la francophonie, qui se tient à Dakar, Salaheddine Mezouar s’est entretenu avec Michel Kafando, le président intérimaire du Burkina Faso. Ce dernier a fait part de sa gratitude au roi Mohammed VI «pour l'intérêt et l'attention qu'accorde le souverain à la stabilité du Burkina Faso, ainsi que pour le soutien du royaume à la transition démocratique dans ce pays, dans la perspective d'assurer une rupture avec le passé et d'entamer l'avenir avec confiance», selon un communiqué relayé par la MAP.
Le ministre marocain des Affaires étrangères a de son côté fait part de la volonté du royaume «de renforcer davantage les relations d'amitié privilégiées entre le Maroc et le Burkina Faso, en soutenant le gouvernement burkinabé dans ses efforts visant à consolider la réconciliation nationale, à mettre en place des institutions démocratiques élues et à transcender les contraintes liées à cette phase de transition difficile».
Cette rencontre intervient alors que le royaume abrite depuis le 20 novembre le président déchu Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par un soulèvement populaire. Le premier ministre de transition, Isaac Zida, avait annoncé jeudi que son pays allait demander son extradition, avant d'être contredit aujourd'hui par son président. "L’entretien bilatéral entre Mezouar et le président Kafando n'a pas traité de ce point", nous assure une source du département des Affaires étrangères.
L'extradition de Blaise Compaoré "n'est pas une priorité pour nous", a déclaré dans la journée Michel Kafando, interrogé par la chaîne de télévision France24. "C'est un dossier qui n'est pas très urgent, parce qu'il faut prendre le temps de comprendre beaucoup de choses, de voir les documents, de resituer les responsabilités", a-t-il jugé. Le Premier ministre intérimaire, le lieutenant-colonel Isaac Zida, avait, pour sa part, déclaré jeudi que le Burkina allait demander au Maroc l'extradition de Blaise Compaoré si une plainte était déposée à son encontre.