Réagissant à une lettre envoyée au Conseil de sécurité par l’ambassadeur algérien à l’ONU, Nadir Larbaoui, en réaction à la lettre que le Maroc avait adressée aux membres du Conseil sur une activiste séparatiste qui prône la violence armée au Sahara marocain, une certaine Sultana Khaya, Omar Hilale a souligné que la missive du diplomate algérien péchait «outrageusement par ses silences coupables, ses dénégations contestables, son dénigrement indécent des Nations Unies, et ses allégations fallacieuses».
«Comme à l’accoutumée, l’ambassadeur algérien ne répond jamais aux actes qui sont imputés à son pays. Il a préféré verser dans la propagande plutôt que de fournir des réponses tangibles aux éléments concrets, aux faits avérés et aux dates présentées, incriminant directement l’Algérie», a indiqué l’ambassadeur.
Il a fait observer que les silences du diplomate algérien sont la preuve même de la véracité des faits énumérés dans la lettre du Maroc au sujet du cas de Sultana Khaya, notamment ses 13 voyages, depuis mars 2010, en Algérie et dans les camps de Tindouf, les nombreuses participations de cette instigatrice de la violence armée aux «congrès du polisario», les sessions de formation de Sultana Khaya par des experts algériens aux techniques de propagande médiatique, d'instrumentalisation de faits divers à des fins politiques, d'incitation à des activités de violence, de falsification de preuves photographiques et vidéo et d’instrumentalisation des recours auprès des mécanismes onusiens.
L’ambassadeur marocain a également cité l’entraînement militaire de la dénommée Sultana Khaya, lors de chacun de ses multiples voyages en Algérie et sa formation aux techniques de combats, d’utilisation et de maniement d’armes, ainsi que le transfert par l’Algérie d’une subvention mensuelle de l’ordre de 4.300 euros à la dénommée Sultana Khaya, pour le financement de ses activités séparatistes dans les Provinces du Sud du Maroc.
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Hilale a en outre expliqué que l’ambassadeur algérien «commet[tait], dans sa missive, l’erreur impardonnable de sous-estimer l’intelligence des membres du Conseil de Sécurité, au sujet de la responsabilité première de son pays dans ce différend régional».
«A moins de méconnaître la position de son propre pays, le statut d’observateur qu’il lui revendique est flagramment contesté par près d’un demi-siècle d’adversité diplomatique et d’hostilité armée par son proxy le polisario, ainsi que par d’incalculables actes, écrits et décisions de son gouvernement», a argumenté Omar Hilale.
Il a cité à cet égard des exemples «non limitatifs» qui sont l’illustration du statut de l’Algérie comme partie principale au différend régional sur le Sahara marocain, notamment la lettre adressée par le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, le 19 novembre 1975, au Secrétaire général de l’ONU, au lendemain de la signature de l’accord de Madrid, déclarant qu'outre l'Espagne en tant que puissance administrante, les «parties concernées et intéressées dans l'affaire du Sahara occidental sont: l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie».
Omar Hilale a également rappelé la création du groupe séparatiste armé «polisario» dans la capitale algérienne, l'entraînement des hordes armées de ce groupe sur le sol algérien, les attaques armées lancées contre le Maroc, de 1975 à 1991, à partir du territoire algérien et la création du fantomatique «état» polisarien dans un hôtel algérois, avec son siège à Tindouf, en Algérie.
Rappelant que l'ancien président de l’Algérie, feu Abdelaziz Bouteflika, a proposé à l’ex-Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, James Baker, lors de sa visite à Houston (Texas), le 2 novembre 2001, la partition du Sahara marocain comme soi-disant solution à ce différend régional, Omar Hilale a indiqué que dans son rapport au Conseil de sécurité, en 2002, le Secrétaire général des Nations Unies avait indiqué que «l’Algérie et le front polisario seraient disposés à examiner ou à négocier une division du territoire comme solution politique au différend concernant le Sahara».
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Il a fait remarquer que l’Algérie est citée à cinq reprises, au même titre que le Maroc, dans les dernières résolutions du Conseil de sécurité: 2468, 2494, 2548 et 2602. Il a en outre, relevé que l’Algérie réagissait avec véhémence à chaque reconnaissance de la marocanité du Sahara, par des Etats tiers.
«L’Algérie est le seul pays au monde à se permettre de contester, avec virulence, la décision souveraine des pays qui ouvrent des Consulats généraux à Laâyoune et Dakhla», a expliqué l’ambassadeur, ajoutant que l’Algérie est également le seul pays au monde à rappeler son ambassadeur, puis à suspendre son traité d’amitié avec un Etat tiers, par mesure de rétorsion à son soutien à l’Initiative d’autonomie au Sahara marocain.
L’Algérie refuse, depuis 1975, de permettre au Haut-commissariat pour les Réfugiés de procéder à l’enregistrement et au recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, a-t-il dit, signalant que ces camps sont les seuls au monde dont les populations ne sont pas enregistrées.
L’ambassadeur marocain a, de même, expliqué que la démission de l’Algérie de ses responsabilités internationales dans les camps de Tindouf, au profit du groupe séparatiste du «polisario» était dénoncée par les Comités et organes des droits de l’Homme des Nations Unies.
«Dans ses observations finales sur le quatrième rapport périodique de l’Algérie, adopté en août 2018, le Comité des droits de l’Homme, a exprimé, selon Omar Hilale, ses préoccupations quant à la dévolution de facto par l’Algérie de ses pouvoirs, notamment juridictionnels, au front polisario, ajoutant que l’Algérie devrait, conformément à ses obligations tirées de l’article 2, paragraphe 1, du Pacte, assurer la liberté et la sécurité des personnes ainsi que l’accès à des recours effectifs à toute personne se trouvant sur son territoire, y compris dans les camps de Tindouf, alléguant avoir fait l’objet d’une violation des dispositions du Pacte».
Et de poursuivre que ces préoccupations ont été réitérées par le Comité des droits de l’Homme dans son rapport, adopté le 2 juin 2022, concernant la plainte déposée par M’Rabih Ahmed Mahmoud Adda, ancien élément du «polisario», qui a réussi à fuir ses tortionnaires et quitter l’Algérie.
Dans ses missives, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU a souligné que la lettre de l’ambassadeur algérien «verse dans une rhétorique anti-onusienne indécente», dénonçant une «basse manœuvre» visant à détourner l’attention de la communauté internationale de la responsabilité directe de l’Algérie dans le blocage actuel du processus des tables rondes, dont la reprise est demandée dans les quatre dernières résolutions du Conseil de sécurité –à savoir les résolutions 2468, 2494, 2548 et 2602.
«Les manifestations de cette obstruction algérienne sont incontestables», a tenu à affirmer le diplomate, en citant la lettre adressée au Conseil de sécurité et au Secrétaire général des Nations Unies, le 21 octobre 2021, dans laquelle l’Algérie a fermement rejeté toute référence à un quelconque engagement de sa part à participer aux tables rondes.
Il a également cité le communiqué du ministère des Affaires étrangères algérien, suite à l’adoption de la Résolution 2602 par le Conseil de sécurité, annonçant clairement que l’Algérie «ne soutiendra pas cette résolution», en plus de la dénonciation du cessez-le-feu et des accords militaires par le «polisario» sur instigation de l’Algérie, et ce, en violation des résolutions du Conseil de sécurité et en défiance à la communauté internationale.
Omar Hilale a, par ailleurs, mis à nu les accusations mensongères et sans fondements colportées par l’ambassadeur algérien sur de prétendues violations des droits de l’Homme au Sahara marocain, soulignant que Nadir Larbaoui «ignor[ait] sûrement que le Conseil de sécurité a adopté 13 résolutions, depuis 2011, se félicitant des mesures et initiatives prises par le Maroc, du rôle joué par les commissions du Conseil national des droits de l’Homme à Dakhla et à Laâyoune et de l’interaction entre le Maroc et les mécanismes relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies».
«N’en déplaise à l’ambassadeur algérien, la situation des droits de l’Homme au Sahara marocain est de loin meilleure que celle en Algérie, où les populations subissent, d’après les organes des Nations Unies, les pires exactions», a-t-il affirmé, signalant que ces violations ont suscité l’inquiétude et les condamnations au Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HCDH).
Il a, à ce propos, noté que le HCDH a indiqué, dans ses communiqués du 5 mars et du 11 mai 2021, être «très préoccupé par la détérioration de la situation des droits de l’Homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak».
Et Omar Hilale de citer la Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, qui a, elle aussi, déclaré dans son rapport annuel au Conseil des droits de l’Homme, le 8 mars 2022: «en Algérie, je suis préoccupée par les restrictions croissantes des libertés fondamentales, y compris la multiplication des arrestations de défenseurs de droits de l’Homme, de membres de la société civile et d’opposants politiques. J’appelle le gouvernement à changer de cap et à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le droit du peuple à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique».
Dans ses lettres, Omar Hilale a démonté avec brio les mensonges du diplomate algérien qui «pousse l’outrage jusqu’à mentir à ceux-là même qui créent les opérations de paix et en définissent les mandats, en prétendant que la MINURSO est la seule opération de paix onusienne n’ayant pas de composante droits de l’Homme».
«Peut-être ne le sait-il pas, mais la MINURSO partage cette caractéristique avec sept autres OMP sur les douze existant. La MINURSO est en effet une OMP traditionnelle avec pour seul mandat de superviser le cessez-le-feu», a conclu le diplomate.