Selon des sources bien informées, le maire de Marrakech, élu aux couleurs du PJD, Mohamed Larbi Belcaid, a provisoirement emménagé dans un autre bureau, situé dans le siège du conseil communal, sis dans le boulevard Mohammed VI.
L’ancien bureau du président, ainsi que celui de son directeur de cabinet (également issu du PJD) est d'ailleurs soumis à des travaux de rénovation dont le coût est estimé à plus de 400.000 dirhams.
Les mêmes sources soulignent que ces travaux sont superflus car le maire a mobilisé tout ce budget rien que pour refaire le carrelage en marbre italien, de carrare, revêtir les murs en bois précieux et renouveler tout le système de climatisation. Ce maire islamiste s’offre tout ce luxe, à un moment où les citoyens sont chaque jour piégés par des dos d'ânes sur les routes, et alors même que les habitants des quartiers populaires souffrent de la carence, voire de l’absence d'un éclairage public digne de ce nom.
Pourtant, dès son arrivée à la tête du Conseil communal, le président avait crié au scandale, accusant son prédécesseur d’avoir vidé les caisses de la commune avant son départ. Mohamed Larbi Belcaid s’est alors érigé en défenseur de la protection des deniers publics, avant de montrer son vrai visage en s’offrant, sur le dos du contribuable, une voiture de luxe à 390.000 dirhams.
A titre de rappel, l’ex-maire, Fatima-Zahra Mansouri, du PAM, n’avait jamais utilisé la voiture de la commune et s'était toujours déplacée dans sa voiture personnelle.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 26 septembre, que le maire a passé un marché de 1,1 millions de dirhams avec une entreprise pour le réaménagement du sous-sol du siège de la commune. Ce lieu sera provisoirement réservé aux archives, en attendant de conclure une autre transaction, pour construire un bâtiment pour le classement des archives sur un terrain attenant au siège de la commune.
Autant dire que l’on gère la ville comme on gère l’épicerie du coin, comme le confirme une source de l’intérieur du Conseil au média casablancais: «c’est une dilapidation des deniers de la commune, car le maire de la ville devait annoncer un marché pour la construction d’un siège réservé aux archives, au lieu de gaspiller 1,1 millions de dirhams pour un espace qui ne sera exploité que temporairement».
Et cette même source de marteler: «le fait d’allouer un budget de 400.000 dirhams à la rénovation du bureau du maire relève de la passion du luxe. Car le bureau a besoin d’un homme qui connaît les problèmes de la ville, de ses habitants et des défis de son développement. Marrakech n’a pas besoin d'un marbre italien, qui dénote de l’échec du maire dans la gestion d’une ville qui a besoin de toutes ses recettes financières pour améliorer le cadre de vie de ses habitants».