Le Maroc et les Nations Unies sont en passe de surmonter leurs différends. C’est ce qui ressort de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur le Sahara tenue, jeudi, à l’initiative du Venezuela qui voulait, par ce biais, provoquer encore une fois le Maroc. Et c’est justement le contraire qui s’est produit, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son éditionb du week-end des 18 et 19 juin.
En effet, selon le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, cité par le journal, les négociations entre le Maroc et les responsables onusiens «avancent dans le sens positif». Pour sa part, Stéphane Dujarric, porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, affirme que le Maroc et l’ONU ont eu des entretiens «constructifs». François Delattre, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, parle, lui, d’une «dynamique constructive» engagée entre les deux parties, en attendant la confirmation du SG de l’ONU.
Bref, de quoi susciter l’ire des ennemis du Maroc qui misaient sur une crise entre le royaume et l’ONU. Parmi eux, le Venezuela qui, non content de voir la réunion à laquelle il a appelé évoluer d’une manière favorable au Maroc, a déclaré à la presse, par la voix de son représentant aux Nations Unies, que cette réunion n’était pas «intéressante». Le diplomate vénézuélien ne pouvait pas non plus cacher sa colère quant à l’issue de cette rencontre. Il s’en est pris plus particulièrement au Secrétaire général adjoint, Hervé Ladsous qui, au lieu de s’attaquer au Maroc, au contraire, a assuré que les négociations avec l’ONU avançaient dans le bon sens.
Cette réunion, tenue à huis clos, est purement informative, affirme le quotidien. C’est la première du genre depuis la réunion consacrée à la question du Sahara, le 29 avril, du Conseil de sécurité. Le Venezuela a également demandé, lors de cette réunion, la présence d’Hervé Ladsous pour faire un point sur les activités des membres de la MINURSO et sur l’évolution de la situation. Le représentant du Venezuela s’attendait à ce que ce dernier charge le Maroc pour que le Conseil de sécurité fasse pression sur lui et l’obliger à accepter le retour de l’ensemble des fonctionnaires civils de la Mission.
Ce n’est pas la première tentative du genre du Venezuela, l’ambassadeur de ce pays a récemment eu droit à une vive mise au point du représentant permanent du Maroc à l’ONU. C’était lors d’une session de la quatrième commission des Nations Unies chargée des politiques spéciales et de la décolonisation, tenue mardi dernier à New York sous la présidence vénézuélienne. Son représentant, Rafael Ramirez, a ouvertement accusé le représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, Omar Hilale, de vouloir «saboter» la réunion, donnant lieu à une prise de bec entre les deux hommes.
Omar Hilale a ainsi dénoncé la volonté du représentant du Venezuela, Rafael Ramirez, d’imposer son point de vue aux autres membres de la commission. «Le Venezuela applique des règles dictatoriales» aux Nations Unies «comme son président chez lui», a ainsi lancé Omar Hilale.
A l’origine de cette altercation, la question de la légitimité du Polisario à parler au nom des Sahraouis. Rafael Ramirez a tenté de donner la parole à un membre du Polisario pour parler au nom de tous les Sahraouis, mais le diplomate marocain a catégoriquement refusé d’accorder ce droit au représentant du Front.
Pour mémoire, Omar Hilale avait déjà réussi à convaincre la présidence chinoise du Conseil de sécurité, en avril dernier, d’empêcher le polisarien Ahmed Boukhari d’assister à une séance du Conseil de sécurité consacrée à la question du Sahara.