Dans son édition de ce jeudi 14 janvier, le Jerusalem Post consacre un article au chef du bureau de liaison d’Israël au Maroc. Gadi Golan revient sur ses souvenirs dans le Royaume avant de devoir quitter Rabat, en urgence, en 2000.
Selon le Jerusalem Post, Gadi Golan a vu le jour en 1942 à Paris, alors sous l'occupation nazie. Au moment de la déportation de ses parents par les SS, sa mère l’avait confié à sa tante. Ses parents ont eu une triste fin et sont morts dans le camp de concentration d’Auschwitz.
A l’âge de 18 ans, Gadi Golan a émigré en Israël, pour s’installer dans un kibboutz, dans le désert du Negev, où il s’est marié.
La chance lui a souri quand la diplomatie israélienne a commencé traquer des profils francophones, à un moment où l’Etat hébreu avait initié une percée en Afrique.
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Gadi Golan a été retenu et, en 1970, il est affecté au Burkina Faso, puis au Cameroun, après un passage par le Canada.
Promu au rang d’ambassadeur, il a servi en cette qualité en Côte d’Ivoire, puis au Nigeria. En 1998, il a été affecté au Maroc comme consul, et chef de mission, confie-t-il au journal israélien à grand tirage.
L’ancien diplomate rappelle le rôle joué par Feu Mohammed V dans la protection des juifs marocains sous le régime de Vichy: «Mohammed V a rempli pleinement son rôle de Commandeur des croyants qui incluent tous les «gens du Livre». (…) Il n’y a pas de juifs au Maroc, il y a seulement des sujets marocains», se souvient l’ex-diplomate. Pour Gadi Golan, à l’époque, on ne pouvait pas parler d’antisémitisme au Maroc, mais juste d’un grand sentiment anti-Israël.
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L’ex-diplomate affirme qu’il traitait avec les conseillers politiques du Roi, mais rarement avec le gouvernement ou l’armée. Et il se souvient du grand choc qu’avait subi les Marocains suite au décès de Hassan II, et l’arrivée de trois avions depuis Israël avec à bord, respectivement, le président Ezer Weizman, le Premier ministre Ehud Barak, et le chef de la diplomatie, David Levy.
Les choses ont commencé à mal tourner dès fin septembre 2000, avec la seconde Intifada. Gadi Golan a alors reçu un appel du ministère des Affaires étrangères lui signifiant qu’il était persona non grata.
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Mais, au lieu des trois jours de délai pour quitter le territoire, il en a demandé et obtenu dix. A l’aéroport, au moment de quitter le Royaume, il a eu droit au lounge VIP.
La reprise des relations entre les deux pays? C'est, selon Gadi Golan, un cheminement normal et un développement naturel qui devait devenir réalité, un jour ou l’autre.