Maroc – Iran: vers une nouvelle crise

L'Ayatollah Lotfollah Safi Golpaygani recevant l'ambassadeur d'Iran au Maroc, le Dr. Mohamed Motaki Moayad. . dr

Après une rupture qui a duré six ans, les relations diplomatiques entre Rabat et Téhéran n’ont pas eu le temps de reprendre leur cours normal qu’une nouvelle crise éclate. Ce vendredi 26 juin, le chargé d’affaires de l’ambassade iranienne a été convoqué par le département des Affaires étrangères.

Le 26/06/2015 à 22h32

Il y a à peine une semaine, le 19 juin précisément, Mohamed Motaki Moayad nouvel ambassadeur d’Iran présentait ses lettres de créance au roi Mohammed VI. Pour les observateurs, c’est un début du dégel des relations diplomatiques entre Rabat et Téhéran, rompues depuis 2009. Mais la lune de miel sera de courte durée.

A peine 24h plus tard, l'agence de presse iranienne Fars, porte-parole des gardiens de la révolution iranienne, a diffusé un document incendiaire traitant le Maroc «d’otage des politiques sionistes». Une attaque face à laquelle le royaume ne pouvait faire la sourde oreille. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a déclaré aussitôt à Le360 «que le gouvernement marocain va examiner cette attitude iranienne et le cas échéant prendre les mesures nécessaires». Et d’ajouter: «Nous n'acceptons en aucune manière que l'image et la renommée du Maroc soient touchées».

La réaction officielle de la diplomatie marocaine ne s’est donc pas fait trop attendre. Ce vendredi 26 juin, M'Barka Bouaida, ministre déléguée aux Affaires étrangères, a convoqué à son bureau le chargé d'Affaires de l'ambassade d'Iran à Rabat, sachant que le nouvel ambassadeur accrédité à Rabat se trouve toujours à Téhéran. La ministre a transmis au diplomate iranien la forte protestation du Maroc contre le contenu dangereux et inacceptable de cette dépêche et a bien évidemment demandé aux autorités iraniennes de "fournir les explication nécessaires et de prendre les mesures adéquates à l'égard de cet acte attentatoire aux relations entre les deux pays". La crise risquerait-elle de s'aggraver au point de rompre à nouveau les liens diplomatiques?

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/06/2015 à 22h32