Le contexte est loin d’être favorable, mais cela n’empêche pas le président des Républicains (droite), Éric Ciotti, d’annoncer officiellement une visite au Maroc. Ce déplacement est prévu du 3 au 5 mai prochain. Ciotti sera accompagnée d’une importante délégation de sa formation politique. Si le but de la visite est de parler d’une «relation de responsabilité» autour de l’immigration, la finalité est autre.
Maroc-France: la droite entend «se faire entendre»
Le voyage correspond à «l’attachement de notre famille politique aux liens d’amitié qui unissent nos deux pays», souligne le parti français dans un communiqué relayé par Le Figaro, qui estime que la «droite compte bien se faire entendre sur le sujet». «Il s’inscrit dans la continuité d’une riche histoire entre le Royaume chérifien et la famille gaulliste, marquée par le lien historique qui rapprocha le Général de Gaulle du Roi Mohammed V, Compagnon de la Libération», note le parti.
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Le président des Républicains entend ainsi poursuivre «une relation de fraternité et de responsabilité» autour d’un «même souci d’assurer la stabilité autour de la Méditerranée». «Un souci de sécurité et de progrès porté aujourd’hui avec ambition par le Roi Mohammed VI, interlocuteur incontournable des enjeux méditerranéens», précise LR dans son communiqué.
Les bonnes intentions sont là, mais la conjoncture ne s’y prête pas. Annoncée pour cette fin avril, une visite d’une délégation du Sénat français à Rabat, conduite par son président Gérard Larcher, a finalement été reportée sine die. Christian Cambon, président du groupe d’amitié France-Maroc au Sénat, et Hervé Marseille, son vice-président, devaient également être du voyage. Mais il n’en sera rien, indique le bulletin d’information Africa Intelligence. «Cette décision atteste du gel prolongé des relations entre les deux partenaires», lit-on.
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La crise perdure
Entre le Maroc et la France, les relations sont au plus bas. Une crise profonde continue de se creuser, à la faveur notamment de l’acharnement du parti du président français Emmanuel Macron contre le Maroc au Parlement européen. On s’en souvient, le 19 janvier dernier, ce dernier a adopté une résolution «d’urgence» contre le Royaume, orchestrée par Stéphane Séjourné, ancien conseiller d’Emmanuel Macron, chef de file du parti Renaissance (le parti du président Emmanuel Macron) et du groupe d’eurodéputés Renew Europe. À cela s’ajoute le refus de la France de faire bouger les lignes s’agissant de sa position sur le Sahara. Alors que de grandes puissances comme les États-Unis reconnaissent franchement la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud et que d’autres, comme l’Espagne, appuient la proposition d’autonomie comme seule et unique solution au conflit, la France maintient un soutien encore ambivalent au Maroc. Une position exprimée en 2007 déjà, mais qui, depuis, n’a pas évolué.