Le parquet du tribunal de première instance de Salé a été saisi d’une enquête concernant des accusations de chantage et de diffamation visant des élus locaux. Cette procédure judiciaire fait suite aux déclarations du Driss Sentissi, président du groupe parlementaire Haraki, qui a révélé, mardi 27 octobre, des éléments troublants devant la Chambre des représentants.
Le député a formellement accusé l’un de ses collègues de la majorité, élu dans la circonscription de Salé, d’être l’instigateur de campagnes numériques calomnieuses ciblant plusieurs responsables et élus locaux. Sentissi a affirmé que ce «parlementaire est derrière la gestion de pages spécifiquement conçues pour nuire à ses adversaires politiques sur les réseaux sociaux», rapporte Al Akhbar dans son édition du vendredi 31 octobre.
En conséquence, le député a indiqué avoir déposé une plainte auprès du parquet, accompagné de plusieurs élus s’estimant victimes de ces manœuvres diffamatoires présumées. Le fondement de leur recours repose sur les aveux détaillés d’un individu qui, par l’intermédiaire de son compte Facebook, a confessé avoir agi sur instruction du parlementaire mis en cause. Sa mission consistait à créer des comptes fictifs dans le but explicite de salir la réputation de responsables locaux et d’opposants politiques. Ces déclarations auraient mis en lumière des méthodes de coordination et des mécanismes d’exécution d’une grande précision.
Parallèlement, Al Akhbar rapporte que plusieurs autres élus et cadres de la commune de Salé ont déposé des plaintes similaires. Ils réclament l’ouverture d’une enquête approfondie afin de démasquer l’ensemble des responsables de ces agissements, qualifiés de crimes électroniques passibles de peines d’emprisonnement et d’amendes. Cette affaire a provoqué un vif émoi au sein de la classe politique locale. Certains élus dénoncent un «déclin moral de la pratique politique», considérant que «le recours aux médias numériques pour régler des comptes représente un danger pour la vie publique et ébranle la confiance des citoyens envers leurs institutions», relaie Al Akhbar.
Dans le même temps, des acteurs de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme à Salé ont exigé une enquête «rigoureuse et sans concession», plaidant pour qu’aucune clémence ne soit accordée aux entités impliquées, qu’elles soient commanditaires ou exécutantes. Ils soulignent que ces pratiques constituent un indicateur alarmant de l’instrumentalisation croissante des espaces numériques dans les rivalités politiques.








