Dimanche 25 janvier, une manifestation de protestation devant le parlement a été organisée par l'Association marocaine de protection des deniers publics. Ordre de «bataille»: les hauts salaires des députés, des ministres et des directeurs d'offices publics. Un événement couvert et traité par Al Massae et Al Akhbar, dans leurs éditions respectives de ce mardi 27 janvier. Sous le titre "des émoluments astronomiques accordés aux responsables contre des salaires minimums ridicules", Al Massae indique que la manifestation a appelé à "la suppression de retraites des parlementaires et des ministres ainsi qu'à mettre fin à cette gabegie". L'Association a dénoncé à cette occasion "le fossé" existant entre les hauts salaires que touchent les directeurs d'offices publics, les parlementaires et les ministres et les faibles revenus de fonctionnaires ou d'employés dont la retraite ne dépasse guère 300 dirhams.
Selon cette ONG, les présidents des deux chambres du Parlement touchent, à eux seuls, des émoluments de l'ordre de 90.000 dirhams par mois chacun. Quant aux salaires de certains directeurs d'offices, ils peuvent atteindre entre 100.000 et 200.000 dirhams par mois. D'après cette association, les primes réservées au ministère des Finances au titre de l'année 2012 avaient atteint 320 millions de dirhams. Elle cite le cas d'un directeur dont la gratification s'est chiffrée à 1,8 million de dirhams. Continuer à verser des salaires astronomiques et à allouer des retraites aux parlementaires constitue une "dilapidation" des deniers publics, a déclaré Mohamed El Ghalouchi, président de cette ONG, cité par Al Massae. "Il faut mettre fin à ces privilèges, a-t-il affirmé, sachant que les parlementaires et les ministres perçoivent des indemnités pour service rendu à la nation et non pas des salaires".
La manifestation de dimanche, indique toujours Al Massae, a également condamné la proposition de loi que des conseillers ont présentée dans le but d'instaurer le legs de leurs pensions à leurs ayant droits, en cas de décès. Fort heureusement, une proposition aussi ubuesque a été aussitôt abandonnée. Abondant dans le même sens, Al Akhbar titre en Une: "des manifestants réclament la suppression des retraites des parlementaires et ceux des ministres". Le quotidien rappelle que le budget 2015 réservé à la chambre des députés (avec ses 395 élus) est de 430 millions de dirhams dont près de la moitié ira aux indemnités et aux retraites des anciens parlementaires… Pour service rendu, vous dites ?