Comme par le passé, lorsque Mohamed Elyazghi, alors premier secrétaire, a été contraint de renoncer à son poste, c’est vers Abdelouahed Radi que se sont tournés les militants du parti pour intervenir à nouveau. Ainsi, affirme le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition des 15 et 16 avril, certains dirigeants de l’USFP ont frappé à la porte de Radi pour le convaincre de réconcilier le premier secrétaire avec les dix membres du Bureau politique qui ont signé une motion contre lui.
Selon des sources citées par le journal, la situation au sein du parti est aujourd’hui intenable. Depuis la sortie médiatique des dix membres du Bureau politique et leur fameux communiqué, aucune réunion de cet organe exécutif du parti n’a été programmée. De plus, la question de la supposée candidature de la fille de Driss Lachgar au gouvernement reste encore floue. En refusant de s’expliquer sur cette affaire, Driss Lachgar a fait encore plus de mécontents parmi les nombreux dirigeants, surtout ceux dont les noms ont été avancés comme potentiellement ministrables.
Le quotidien affirme par ailleurs qu’alors que tout semblait aller bien pour l’USFP qui venait de gagner le pari d’entrer au gouvernement, tout a changé d’un coup. Le communiqué des dix membres du Bureau politique a eu l’effet d’une bombe, qui a touché le premier secrétaire, ajoute le quotidien. Cela d’autant plus que les signataires de cette «demande d’accélérer son départ», adressée à Lachgar, ont toujours fait partie du cercle des proches du premier secrétaire.
Or, ajoute le journal, Driss Lachgar ne semble pas prêès de renoncer. En tout cas, non sans avoir lutté. Ainsi, la première réaction du premier secrétaire a été de dissoudre le secrétariat régional du parti à Guelmim-Oued Noun, l’un des derniers bastions de l’USFP. L’antenne régionale dirigée par Abdelouahab Belfkih, membre du bureau politique et également signataire du communiqué, allait recevoir une réunion déterminante des détracteurs de Driss Lachgar.
A noter que depuis le 9 avril dernier, sept autres dirigeants de l’USFP se sont joints à ce mouvement de réforme qui exige le départ de Driss Lachgar et la refonte des procédures liées à l’organisation du prochain congrès, surtout concernant les mécanismes du choix des congressistes des différentes régions.
Pour rappel, en 2007 de nombreux dirigeants et cadres de l’USFP, dont Driss Lachgar, avaient monté une fronde contre le premier secrétaire d’alors, Mohamed Elyazghi, à cause de sa gestion concernant la participation de l’USFP au gouvernement d’Abbas El Fassi. Et ce sont presque ces mêmes reproches qui sont adressés aujourd’hui à Driss Lachgar. Ce bras de fer s’est soldé alors, par le départ de Mohamed Elyazghi en décembre 2007. Et c’est Abdelouahed Radi qui avait pris la relève.