La tension entre le numéro un de l'USFP, Driss Lachgar, et Ahmed Zaidi s'aggrave au risque de mener le parti vers la scission. Cette forte tension entre camarades socialistes semble atteindre un point de non retour. La presse quotidienne de ce jeudi 27 février se fait l'écho de cette grave crise. Al Massae avance que "la crise a atteint une étape critique, surtout dans les rangs revendiquant l'ouverture et la démocratie. Ce courant n'a pas apprécié la décision de Driss Lachgar d'écarter Ahmed Zaidi de la présidence du groupe du parti de la rose au sein de la Chambre des représentants". "Cette décision qui intervient dans un contexte difficile pour le parti est de nature à aggraver les dissensions internes", affirme Mohamed Boubakri, l'un des dirigeants USFPiste. Ce dernier "a rejeté cette décision, se déclarant solidaire avec Ahmed Zaidi".
Lachgar s'explique, Zaidi prépare sa riposte
Al Khabar estime de son côté que "la confrontation entre Lachgar et Zaidi a atteint un point de non retour après l'éviction de Zaidi", estimant que "la décision est en contradiction avec le règlement interne de la Chambre des représentants". "Seul le groupe parlementaire socialiste a le pouvoir de désigner son président" au sein du Parlement et non à l'extérieur, précise le journal. D'après Al Khabar "Ahmed Zaidi lui-même se préparait à abandonner cette charge pour se concentrer sur la restructuration de son courant réformateur".
Al Ahdath Al Maghribiya nous apprend que "des députés USFPistes se sont mobilisés pour contrer la décision de Lachgar, mais les contacts internes entrepris auprès des députés au sein de la Chambre des représentants ont accordé massivement leur soutien à la décision d'évincer Zaidi. C'est ce qui a poussé Lachgar à organiser, jeudi, une conférence de presse au siège de l'USFP pour clarifier cette situation". Toujours selon Al Ahdath Al Maghribiya, le courant de Zaidi a de son côté "décidé de tenir vendredi une réunion urgente pour examiner la riposte".
La dissidence se renforce après l'éviction de Zaidi de la présidence du groupe parlementaire du parti de la rose. Driss Lachgar semble s'être engagé à couper le cordon ombilical entre Zaidi et l'USFP, sachant que, légalement, la décision d'évincer le chef du groupe est du ressort des députés socialistes à la Chambre des députés. Le Parlement a d'ailleurs refusé, à l'issue d'une réunion tenue mercredi, la démission de Zaidi. Ce dernier est en principe toujours le chef du groupe parlementaire jusqu'à la session d'avril du Parlement. Mais le fait que Lachgar l'évince sur la base d'une décision du parti s'apparente davantage à une exclusion pure et simple du parti. La bataille s'annonce chaude au sein de l'USFP.