L’USFP décrète la fin de l’armistice avec le gouvernement Akhannouch

Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP. . DR.

Revue de presseFin de la lune de miel entre l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, également président du RNI. Cette fois, selon Al Ahdath Al Maghribia, dont est tirée cette revue de presse, c’est le Premier secrétaire des socialistes, Driss Lachgar, qui signe un retour aux hostilités.

Le 17/04/2023 à 19h35

Rien ne va plus entre l’USFP et le gouvernement Akhannouch. Les socialistes, plus d’une année après l’installation de l’équipe gouvernementale menée par le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), ont décidé de jouer pleinement leur rôle en tant que formation de l’opposition.

Selon Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 18 avril, c’est le Premier secrétaire des socialistes lui-même qui signe le retour aux hostilités via un éditorial assez dur publié sur l’organe arabophone de la presse ittihadie.

Driss Lachgar réagissait au récent vote négatif, en commission parlementaire, pour un projet de décret-loi relatif à l’élection des deux conseils régionaux nord et sud des pharmaciens.

Ce projet de décret-loi a été recalé aussi bien par les élus de la majorité que de l’opposition.

«Les composantes de la majorité ont choisi la position du chacun pour soi, comme elles ont choisi de ne pas assumer leurs responsabilités constitutionnelles, politiques et éthiques pour faire face aux défis actuels. D’ailleurs, une multiplication de déclarations et de communiqués attestent de l’absence d’homogénéité de ces composantes», écrit le numéro un du parti de la Rose.

«Cela ne s’est pas limité aux crises internes propres aux composantes de la majorité, car les dissensions se sont étendues au gouvernement et aux élus», ajoute Driss Lachgar qui évoque aussi les graves malentendus entre ministres technocrates et ministres issus des partis politiques.

Sur le même registre, le chef de file de l’USFP affirme que cette absence d’homogénéité caractérise aussi les relations entre les ministres et les établissements étatiques officiels.

«Nous avons besoin d’un gouvernement qui assume sa responsabilité constitutionnelle, politique et éthique. A défaut, il devra remettre sa démission, d’autant qu’il a été incapable de trouver des solutions proactives aux dangereux séismes économiques et sociaux que connaît le pays», ajoute Driss Lachgar.

Pour lui, ce gouvernement menacerait même le choix démocratique du Maroc en tant que constante principale irréversible du pays et pré-requis de l’Etat de droit.

«Ce qui est arrivé avec le décret-loi atteste de la méconnaissance de ce gouvernement concernant la législation, et cela ne date pas d’aujourd’hui», insiste le patron des socialistes qui rappelle un antécédent, à savoir que le gouvernement avait essayé de contourner la Constitution (Article 73) en tentant de modifier une loi (loi 18-12 relative aux accidents de travail) par le biais d’un simple décret.

Heureusement que la Cour constitutionnelle a sauvé la mise via une décision qui a remis l’Exécutif à sa place, indique Driss Lachgar.

«Le gouvernement échoue lors de simples examens et manque de sérieux dans ses déclarations quand il évoque la solidité des groupes parlementaires de sa majorité, qui appuieraient l’Exécutif sans aucune réserve», ajoute encore le chef de file de l’USFP.

Pour lui, l’actuel Exécutif n’est qu’une somme d’alliances numériques sans réel programme politique.

Driss Lachgar va jusqu’à accuser l’actuelle majorité de chercher à saper le pluralisme politique et le processus démocratique du pays, et appelle à «un gouvernement qui respecte l’intelligence des Marocaines et des Marocains».

Par Fatima Moho
Le 17/04/2023 à 19h35