L’USFP aurait entamé des concertations avec les partis de la majorité en proposant d’importants amendements relatifs au code électoral ainsi que la révision du découpage électoral, avant les élections législatives de 2021. Une échéance encore lointaine, mais qui n’a pas empêché les dirigeants de la coalition gouvernementale de se livrer à des joutes verbales dès à présent. C’est ainsi que la commission des affaires politiques de l’USFP va tenir une réunion, samedi prochain, pour discuter des préparatifs des prochaines élections. Cette réunion, qui sera présidée par Driss Lachgar, devra approuver la requête relative à la modification du code électoral, à la révision du découpage électoral et au mode de financement des élections.
Selon certaines sources, le Premier secrétaire socialiste a proposé à ses pairs de la majorité la révision du mode de scrutin en vigueur. Lachgar préconise que les prochaines élections communales et législatives soient organisées selon le mode de scrutin uninominal. Un sujet qui a été longuement évoqué au sein du conseil national de l’USFP, qui a appelé à une révision radicale du système électoral. Les socialistes considèrent qu’il faut engager des réformes politiques profondes pour garantir une véritable représentation dans les organes élus afin de «mettre fin aux systèmes de rente et de clientélisme qui ont faussé le processus démocratique tantôt avec la corruption directe, tantôt avec la corruption sous couvert de la charité. Des agissements qui ont enfanté l’incompétence, le laxisme et l’irresponsabilité et ont impacté négativement le fonctionnement des organes élus».
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 14 mars, que l’USFP a proposé, avec les partis de l’opposition lors de la précédente mandature, l’amendement des articles 84 et 85 de la loi organique relative à la Chambre des représentants. L’USFP cherche à baisser le seuil électoral de 6 à 3%, mais le PJD refuse cette proposition qui, estime-t-il, vise à disperser les voix qu’il a obtenues pour les repartir sur les petits partis. D’autant que seuls sept partis ont dépassé ce seuil, avec un petit nombre de voix, lors des dernières élections législatives. Par contre, le PJD a récolté le plus grand nombre de sièges parlementaires grâce à la règle du «plus fort reste», après l’élimination des listes qui n’avaient pas atteint le seuil de 6% localement et de 3% pour les listes nationales.
L’USFP a, aussi, adressé à l’ex-chef du gouvernement et aux dirigeants de tous les partis politiques, une note dans laquelle le parti demande la création d’un comité national chargé de superviser les prochaines élections. Les socialistes réclament, en outre, la révision des listes électorales qui ont été adoptées lors des élections communales et régionales en s’appuyant sur la carte nationale. Ils préconisent l’épuration de ces listes de toutes les imperfections en tablant sur les données fournies par la Direction de la sûreté nationale et le ministère de la Justice et des libertés. La note de l’USFP considère que le maintien du seuil électoral à 6% rend illégitimes certains sièges eu égard au nombre des voix et affecte le pluralisme politique au sein du Parlement. Les socialistes appellent, enfin, à revoir le découpage électoral pour qu’il soit compatible avec le mode de scrutin de liste.