Lois sur l’héritage: 44% des Marocains contre tout changement

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Revue de presseKiosque360. Un sondage sur le droit des successions au Maroc, effectué sur un échantillon de 1.200 personnes, montre que 44% des Marocains sont contre tout changement de ce régime contre 36% qui sont pour. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 13/06/2022 à 22h08

Un sondage sur le régime d’héritage au Maroc réalisé pour le compte de l’Association des femmes marocaines pour la recherche et le développement a révélé deux positions contradictoires des Marocains sur ce sujet. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 14 juin, que 36% des 1200 sondés dans les milieux rural et urbain sont pour le changement du droit successoral marocain en faveur des femmes. Ces dernières réclament l’égalité hommes-femmes dans le partage des biens afin de garantir les droits des familles surtout celles qui ne sont composées que de filles.

En contrepartie, 44% des personnes interrogées ont exprimé leur refus catégorique à tout changement de ce régime qui est bien spécifié dans le code de la famille. La Moudawan se base, poursuivent-elles, sur la religion musulmane qui fixe le partage de l’héritage par des textes coraniques irréfragables qui ne peuvent être modifiés. Ceux qui soutiennent le changement du droit successoral justifient leur position par les dispositions de la constitution de 2011 et les engagements du Maroc envers la communauté internationale. Ils s’appuient, aussi, sur l’évolution de la société en évoquant notamment le rôle économique joué par la femme au sein de la famille et dans son environnement.

Le quotidien Assabah rapporte que les opposants à tout changement du régime d’héritage exigent le respect et l’application stricto sensu de ce que prévoit le coran. Entre ces deux positions extrêmes près de 20 % de l’échantillon des 1.200 personnes interrogées n’ont pas exprimé leur avis sur ce sujet.

Les 1200 personnes ont été interrogées notamment sur les trois règles de l’héritage que les deux associations précitées considèrent comme étant discriminatoires envers la femme. Il s’agit de la règle de la femme qui hérite la moitié de la part de l’homme, de celle qui ne permet pas à une ou plusieurs filles d’hériter de la totalité des biens et la règle d’interdire les droits successoraux pour cause de différence dans les croyances.

L’Association des femmes marocaines pour la recherche et le développement va présenter, ce mardi 14 juin dans la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d’Agdal, les résultats de cette étude qu’elle a réalisée en partenariat avec l’AMDH. Cette dernière vise à contribuer au débat sur la réforme du code de la famille qui est devenue une revendication du mouvement des femmes et des associations des droits de l’homme depuis l’adoption la constitution de 2011.

Par Hassan Benadad
Le 13/06/2022 à 22h08