Lois électorales: Abdelouafi Laftit entame un nouveau round de concertation avec les partis politiques

Abdelouafi Laftit ouvre une séance de concertations avec les partis politiques, en vue de l'élaboration d'un nouveau code électoral, le 2 août 2025.

Revue de presseÀ un an des élections législatives de 2026, le ministère de l’Intérieur relance ses consultations avec les partis politiques. Abdelouafi Laftit veut aboutir à une réforme ciblée du cadre électoral, entre maintien des équilibres existants, ajustements techniques et mesures pour moraliser la vie politique. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 03/09/2025 à 19h28

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, entame à partir de ce jeudi une nouvelle série de consultations avec les formations politiques, dans le cadre de la préparation des prochaines élections législatives prévues en septembre 2026. Citant des sources informées, le quotidien Al Akhbar indique, dans son édition de ce jeudi 4 septembre, que ces rencontres visent à examiner les propositions formulées par les partis et à présenter la vision du ministère concernant la révision des lois électorales.

Dans un premier temps, Abdelouafi Laftit, accompagné de responsables de la Direction des affaires électorales, recevra séparément les dirigeants des partis de la majorité gouvernementale –le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal.

Ces réunions seront suivies d’entretiens avec l’Union constitutionnelle, alliée du gouvernement, puis avec les partis d’opposition et enfin avec les formations non représentées au Parlement.

Une troisième tournée de concertations est programmée début octobre, au cours de laquelle le ministère présentera les premières moutures des projets de loi, apprend-on.

L’objectif est de parvenir à une version définitive qui sera soumise au Conseil de gouvernement, puis transmise au Parlement après la séance d’ouverture de l’année législative, prévue le 10 octobre sous la présidence du Roi Mohammed VI.

Les sources d’Al Akhbar soulignent que les modifications envisagées n’affecteront pas en profondeur la législation électorale actuelle. Les listes régionales réservées aux femmes seront maintenues, et aucune liste nationale spécifique aux compétences ou à la jeunesse n’est prévue, malgré les pressions exercées par certaines organisations partisanes.

Toutefois, des ajustements sont attendus au niveau du découpage électoral, en tenant compte des résultats du dernier recensement. Certains partis militent pour l’augmentation du nombre de sièges à la Chambre des représentants, fixé actuellement à 395, estimant que la croissance démographique justifie la création de nouvelles circonscriptions.

Sur le plan constitutionnel, cette option reste possible puisque, contrairement au nombre de membres de la Chambre des conseillers (fixé entre 80 et 120), le nombre de députés n’est pas inscrit dans la Constitution mais défini par la loi organique, souligne le quotidien Al Akhbar.

Parallèlement, la Direction des affaires électorales planche sur de nouvelles mesures destinées à moraliser la vie politique. L’une des pistes à l’étude consisterait à interdire la réinvestiture des élus poursuivis pour corruption ou détournement de fonds publics, tout en respectant le principe de la présomption d’innocence, a-t-on encore lu. Un «pacte d’honneur» pourrait ainsi être proposé aux partis, les engageant à ne pas accorder d’investiture à des candidats impliqués dans des affaires de mauvaise gestion.

Cette orientation suscite toutefois des résistances, certains partis comptant sur le soutien de notables fortunés, parfois eux-mêmes poursuivis par la justice, pour maximiser leurs chances aux prochaines législatives. Plusieurs élus font d’ailleurs face à des dossiers ouverts devant les juridictions financières ou pénales, incluant des accusations de détournement de deniers publics, de falsification de documents ou encore de spoliation immobilière.

Le ministère a définitivement tranché sur la question de la représentation des jeunes: il n’y aura pas de liste nationale qui leur sera consacrée lors du prochain scrutin. Cette option, déjà supprimée en 2021 après deux mandats controversés, avait été considérée par le Conseil constitutionnel comme une mesure transitoire destinée à faciliter l’accès de certaines catégories à la vie politique, mais incompatible avec les principes fondamentaux du suffrage universel, de l’égalité, et de l’égalité des chances.

Par La Rédaction
Le 03/09/2025 à 19h28