L’exploitation d’une voiture de service à des fins personnelles, de surcroît à l’extérieur du périmètre dans lequel exerce le bénéficiaire du véhicule, est une forme de dilapidation de deniers publics, de trafic d’influence et de mauvaise gouvernance. Et pourtant, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur, ces derniers temps. Ainsi, des images et des vidéos, montrant de luxueuses voitures de service garées sur des plages privées ou publiques, circulant dans des lieux d’estivage ou accompagnant des cortèges lors de festivités de mariage, enflamment les réseaux sociaux et suscitent parfois des commentaires très cocasses, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce vendredi 25 août. Et de faire remarquer que des présidents de communes rurales, sans ressources, s’obstinent à acquérir des voitures luxueuses et fastueuses, non pas pour servir la population, mais pour partir en voyage avec leur famille et leurs amis.
La voiture de service est ainsi mise à profit par le président de la commune pour renvoyer de lui l'image d’une personnalité ayant un certain statut social, qu’il pourrait d'ailleurs exploiter à d’autres fins. Cet état de fait a poussé le ministère de l’Intérieur à alerter les services de la gendarmerie royale et de la police en vue d'un contrôle vigoureux des déplacements des véhicules de l’Etat et des collectivités locales. Ainsi, tout véhicule circulant hors du périmètre légal et sans ordre de mission sera saisi par les services chargés de la circulation et du contrôle routier, précisent les sources du quotidien.
Par ailleurs, le quotidien rapporte que plus de 200.000 véhicules, portant l’immatriculation «M rouge», circulent sans avoir effectué la visite technique obligatoire. A ce propos, les sources du quotidien précisent que seul 4% du parc auto de l’administration publique et des collectivités locales respecte cette clause du code de la route.
Cette situation alarmante a poussé la société nationale de transport et de logistique, chargée de la gestion du parc automobile de l’Etat, à prendre des mesures pour remédier aux dysfonctionnements des visites techniques. Il faut dire que le phénomène a pris des proportions inquiétantes, exigeant, aujourd’hui, des mesures à la taille du mal pour que ces véhicules de service roulent correctement au lieu de rouler le pays.










