Une commission de l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur vient de convoquer des agents d’autorité de différents grades, dans le cadre d’une enquête sur le programme «Villes sans bidonvilles». D’après Al Massae, qui révèle cette information dans son numéro du jeudi 20 septembre, les concernés, parmi lesquels se trouvent des caïds, des khalifas et des chioukhs, ont ainsi été sommés de donner des explications sur les défaillances observées dans la gestion et le financement de ces programmes.
L’enquête, qui a touché principalement les villes de Casablanca, Marrakech et Kénitra, a été déclenchée suite à des rapports des commissions d’inspection du ministère de l’Intérieur, qui ont mis a nu des irrégularités et des anomalies dans les rapports effectués sur la question par les auxiliaires d’autorité (Moqadams). Ces derniers sont allés, dans leur action, au delà de ce qui est prévu dans les procédures, affirme Al Massae.
En effet, d’après les procédures en question, les auxiliaires d’autorité doivent se limiter à recenser les bénéficiaires des programmes de recasement et à alerter les autorités en cas d’apparition de nouveaux foyers. Or, les rapports soumis au ministère de l’Habitat font apparaître des irrégularités dans le recensement des habitants de bidonvilles faisant l’objet d'un projet d’éradication.
Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a également ouvert une enquête à propos des anciens habitants de bidonvilles qui ont bénéficié de programmes de recasement, par l'attribution d’appartements ou de lots de terrain. Une commission, comprenant des responsables des ministères de l’Intérieur, des Finances et de l’Habitat, a d’ailleurs été formée à cet effet. Elle n’a cependant pas encore achevé l'examen des dossiers des familles bénéficiaires des programmes de recasement.
En outre, souligne Al Massae qui cite des sources proches du dossier, malgré le recours, depuis plusieurs années, aux techniques de télédétection spéciale et aux images satellites, les bidonvilles ne cessent de se développer dans plusieurs villes. Par conséquent, le nombre des familles y habitant ne cesse, lui aussi, de croître, au point que les financements destinés aux programmes de recasement n’arrivent plus à suivre le rythme. Ce qui a incité le ministère de l’Intérieur à prendre les choses en main.