Rarement le RNI aura publié un communiqué aussi vigoureux! C’est dire que les tractations actuelles pour la formation du gouvernement prennent une tournure où tous les coups sont permis. Les coups ont venus du côté des médias proches du PJD qui ont largement commenté le tête-à-tête entre le SG du PJD et le président du RNI. Trois points sont nommément reprochés à Aziz Akhannouch.
On lui prête d’avoir exigé comme condition pour entrer au gouvernement d'augmenter les prix du carburant, de reconsidérer l’aide aux démunis et d’écarter le parti de l’Istiqlal de la coalition gouvernementale.
Interrogé par Le360, une source proche de la présidence du RNI a répondu aux trois points qui sont reprochés à Aziz Akhannouch.
La source balaie d’une main la supposée exigence d’une hausse des prix du carburant. «C’est à la fois farfelu et absurde. Décidément, le PJD se permet de recourir à tous les leviers populistes à des fins politiques», s’insurge la source.
Et d’ajouter: «S’il y a une personne qui a soutenu l’indexation des prix du carburant, c’est bien Aziz Akhannouch».
En ce qui concerne le deuxième point lié à la levée de l’aide aux démunis, la source proche de la présidence s’exprime en ces termes: "C’est un mensonge. Le président a demandé à ce que cette aide soit ciblée vers les plus démunis et à ce que les lourdeurs administratives qui l’accompagnent soient allégées. Le social est l’un des socles du programme du RNI. Nous sommes pour les réformes sociales. C’est d’ailleurs notre sensibilité. Mais nous refusons que ces aides soient instrumentalisées à des fins politiques».
Concernant le dernier point lié à l’entrée au gouvernement du RNI sous réserve d’écarter l’Istiqlal, la source tempère cette version en expliquant que «le président a dit vouloir connaître son compagnon avant de faire un bout dechemin avec lui "Arrafi9 9abla Attari9" ( littéralement " Le compagnon avant la voie")".
En d’autres termes, précise la source «il est normal que le président demande des explications sur les autres partis avec lequels il va former une coalisation gouvernementale. Mais apparemment, même cette question légitime est considérée comme un crime de lèse-majesté par Benkirane».
Ce qui semble d’autant plus mettre en colère le parti de la Colombe, c’est que la réunion entre Aziz Akhannouch et Abdelilah Benkirane s’est déroulée en tête à tête. Donc, les fuites instrumentalisées «ne peuvent venir que du SG du PJD ou de ses confidents».