La commission mixte pour la défense des détenus islamistes (CCDI) a déclaré rejeté le programme «Réconciliation» (Moussalah) initié par l’Etat pour la réinsertion des extrémistes religieux condamnés dans des affaires de terrorisme. Le deal consistait à ce que les détenus de la salafia Jihadia s’engagent à réviser leurs orientations idéologiques en contrepartie de leur réhabilitation et de leur libération.
La CCDI indique qu’elle n’accepte aucune demi-mesure et reste attachée à l’accord du 25 mars 2011 dont elle réclame l’application stricte. Ce faisant, la commission souligne qu’elle continuera à lutter contre l’injustice subie par les détenus jusqu’à leur libération. La CCDI en déduit qu’à l’époque, il n’y avait aucune volonté véritable et sérieuse de la part des différents intervenants pour solutionner ce problème. Autant dire, ajoute la même source, que l’accord du 25 mars 2011 n’était qu’une manœuvre pour mettre fin à l’expansion des protestations.
Et la CCDI d’ajouter que pour apaiser les tensions sociales, on a inventé des programmes dits de réconciliation qui se sont avérés aléatoires tel le programme «Mouassalaha» lancé par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Un programme qui a été initié dans un climat délétère caractérisé par des contradictions flagrantes de la DGAPR. Cette institution avait, parallèlement à cette soi-disant ouverture, pris des mesures restrictives qui ont dégradé la situation de la population carcérale en la confinant dans un espace réduit semblable au modèle américain.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 21 mars, que la CCDI indique que la DGAPR avait interdit l’entrée des paniers repas et réduit à quelques minutes la durée de visite et de promenade. En parallèle, ajoute-t-elle, cette direction a lancé ce programme qui a transformé la victime en coupable contraint d’avouer, de se repentir et de s’excuser.
Evoquant la propagation du coronavirus, la CCDI appelle les autorités publiques à libérer d’urgence les détenus de la Salafia Jihadia étant donné, dit-elle, la facilité de dissémination de cette pandémie. D’autant, ajoute la même source, que les prisons sont surpeuplées et que les moyens de prévention sont quasi-inexistants en raison de la faiblesse des moyens alloués au secteur pénitentiaire.
La CCDI annonce, par ailleurs, avoir annulé le sit-in national qui était prévu le 25 mars 2020 devant le siège de la DGAPR à l’occasion de l’anniversaire de l’accord du 25 mars 2011. Cette manifestation devait rappeler les termes de cet accord et réaffirmer le rejet des programmes visant à camoufler l’injustice subie par les détenus islamistes comme celui de la «Moussalaha».