Abdelali Laftit apporte du nouveau dans la gestion des collectivités territoriales du royaume avec la mise en œuvre d’un outil moderne et high tech pour juguler le vieux phénomène de la déperdition à grande échelle de l’assiette foncière de l’Etat. La mafia des bidonvilles n’a qu’à bien se tenir également.
L’on se rappelle que, le 8 novembre dernier, le Maroc est entré dans le club des puissances spatiales, suite au lancement réussi, depuis la base guyanaise de Kourou, de son premier satellite d'observation de la Terre. Dès son placement sur orbite, le satellite «Mohammed VI-A» (dont le jumeau Mohammed VI-B est quasiment prêt pour le suivre dans l’espace) a commencé à envoyer des images en très haute définition, et ce à chaque balayage du territoire marocain par ses caméras embarquées. Des images qui peuvent servir aussi bien à des fins militaires, qu’environnementales, climatiques ou… cartographiques.
Ce sont justement ces images cartographiques qui viennent d’être mises à contribution par le ministère de l’Intérieur, indique le quotidien Assabah de ce mardi 10 avril. Le département de Laftit a en effet envoyé à chaque wali de région, gouverneur de préfecture ou province, des images satellitaires que ces hauts commis de l’Etat sont appelés à utiliser dans leur gestion des collectivités territoriales.
Il s’agit, en particulier, d’exploiter ces images «dernier cri» pour faire face au bradage de l’assiette foncière des collectivités de l’Etat par certains élus véreux. Depuis plusieurs décennies, en effet, les présidents des communes urbaines, en vue de colmater les trous de leur mauvaise gestion des budgets communaux ou pour accaparer indûment les biens publics, recourent à la vente aux enchères du foncier relevant de leur territoire. C’est pour mettre un holà à cette hémorragie que les walis et gouverneurs sont invités, en collaboration avec la Direction des collectivités territoriales du ministère de tutelle et de l’Institut royal de télégestion spatiale, à recourir à l’imagerie satellitaire pour identifier l’ensemble de l’assiette foncière relevant de la région, province ou préfecture, en vue d’en assurer la sauvegarde.
Pour illustrer cet état des choses, le journal cite le cas du maire de Tanger, El Béchir El Abdallaoui (PJD), qui propose actuellement une vente aux enchères d'une partie du foncier communal. Objectif: payer les dettes colossales héritées de la gestion de son prédécesseur, le PMiste Fouad El Omari.
Les images satellites fournies aux walis et gouverneurs seront également exploitées dans la lutte contre la «lèpre» des villes, à savoir l’habitat insalubre. A travers cette guerre contre les bidonvilles, le ministère de l’Intérieur compte faire tarir une source d’enrichissement illicite dont ont profité plusieurs agents de l’administration territoriale, sans parler de certains chefs de partis politiques. Pour ces derniers, l’attribution d’un lopin dans un bidonville a toujours servi de rampe électorale pour se lancer sur l’orbite des strapontins.