Les parlementaires interpellent El Othmani au sujet du programme «Taahil»

Saâd-Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD

Saâd-Eddine El Othmani, secrétaire général du PJD . DR

Revue de presseKiosque360. C’est un programme qui a coûté à l’Etat un investissement de 500 millions de dirhams. Résultat, un fiasco total, d’après des parlementaires. Ces derniers viennent d’ailleurs d’interpeller le chef du gouvernement sur le devenir des 25.000 bénéficiaires.

Le 27/01/2021 à 18h54

Le gouvernement n’a pas tenu ses engagements. Il a promis de former et trouver des débouchés pour 25.000 lauréats des universités marocaines, mais il ne l’a pas fait. Aujourd’hui, les parlementaires entrent en ligne. Ils veulent savoir où en est ce programme qui a coûté à l’Etat la bagatelle de 500 millions de dirhams et surtout ce que sont devenus ses 25.000 «victimes», rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 28 janvier. 

Ce programme a ainsi fait l’objet d’une question adressée au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, par un membre du groupement parlementaire du PPS à la première Chambre. Ce programme qui devait être mené entre 2016 et 2018 devait, estime le député PPS, permettre à des milliers de jeunes diplômés de compléter leur formation et d'accéder facilement au marché du travail. Au lieu de cela, poursuit le parlementaire, ils se sont retrouvés au chômage, perdus dans les dédales de la vie.

Le gouvernement, souligne le député, leur a tourné le dos et a failli à tous les engagements pris envers eux. Ainsi, précise Al Massae, il n’ont pas été priorisé, comme promis, lors du recrutement des enseignants contractuels engagés depuis par les académies régionales de l’enseignement et de la formation. Selon les promesses qui leur ont été faites par le gouvernement, ils devaient être présélectionnés d’office pour ces concours, rappelle le quotidien. Il n’en a rien été et, aujourd’hui, un grand nombre d’entre eux a été rattrapé par l’âge limite pour accéder à la fonction publique.

Autant dire que c’est un autre fiasco total du gouvernement Benkirane. Pensé par le ministre d’alors de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi et le conseiller du chef du gouvernement, devenu plus tard secrétaire d’Etat chargé du même département, Khalid Samadi, le programme, comme son nom l’indique, devait offrir une formation complémentaire dans différentes disciplines à quelque 25.000 lauréats des universités marocaines (titulaires de licence, soit bac+3) afin de leur permettre d’accéder au marché du travail. En plus des formations en langues, une trentaine de filières pratiques avaient été proposées aux candidats. Le programme a été déployé, en plus de la Primature et du ministère de l’Enseignement supérieur par l'Anapec, alors sous la conduite d’un dirigeant du PPS, avec le concours de l’OFPPT. Il devait permettre de former entre 8.000 et 9.000 candidats par an inscrits à l’Anapec. La formation devait durer entre 9 et 12 mois pour chaque bénéficiaire.

Durant leur formation, les bénéficiaires perçoivent une aide financière de 1.000 dirhams par mois, plafonnée à 12 mois. Cette aide a fait l’objet d’un décret (N° 260-16-2) adopté en Conseil de gouvernement le 21 avril 2016. «Cette formation sera sanctionnée par la remise aux lauréats d'un Certificat de Compétences Professionnelles signé par le président de l'université ou le directeur général de la formation professionnelle et de la promotion de l'emploi, en fonction de l'établissement qui offre cette formation», annonçait en grande pompe le porte-parole du gouvernement d’alors, Mustapha El Khalfi. Le ministre avait d’ailleurs insisté sur le fait que c’était un «accord cadre» signé, sous la supervision du chef du gouvernement (Abdelilah Benkirane), le 19 novembre 2015, entre les secteurs ministériels intéressés et les établissements publics concernés par cette formation. 

Par Amyne Asmlal
Le 27/01/2021 à 18h54