Trois pelés et un tondu, faisant partie d’un groupement indépendantiste inconnu au bataillon, ont été repêchés –voire totalement façonnés, qui sait!– par la junte d’à côté pour jouer au pied levé la mascarade d’ouverture de la dénommée «représentation du Rif» dans une villa offerte par les autorités sur les hauteurs d’Alger.
Une abjection de trop doublée de ridicule de la part d’un régime aux abois exécutant la dernière danse du coq égorgé.
A son passif, rien que sur le plan extérieur: des revers diplomatiques en veux-tu en voilà, même auprès de ses supposés alliés avec l’humiliation internationale au sommet des Brics prenant l’allure d’une bérézina; l’échec de ses décennies de manigances au Sahara, traduit par le choix de plusieurs milieux internationaux des plus influents, du plan marocain d’autonomie comme étant la solution la plus crédible et la plus raisonnable ou par la multiplication du nombre de représentations diplomatiques dans nos provinces du Sud.
Sans oublier l’engouement des pays du Sahel pour l’initiative atlantique du roi Mohammed VI visant à ouvrir de larges horizons de développement et de coopération, résonnant comme une voix de sagesse et de pragmatisme pendant que le régime militaire et ses représentants au palais Mouradia brillent par leur isolement en s’obstinant dans les errements…
Quels signaux envoient-t-ils au monde entier si ce n’est de présider une organisation malsaine, source de nuisances pour les voisins et de déstabilisation dans le continent africain?
Non contents de dégrader leurs relations avec les pays du Sahel et de collectionner les déconfitures avec, entre autres exemples, le démenti apporté par Niamey à leur médiation autoproclamée au Niger ou le différend avec le Mali, survenu après ce qui a été qualifié d’«une série d’actes hostiles et inamicaux» (dont l’accueil à bras ouverts à Alger de rebelles et d’opposants), il fallait qu’ils aillent chercher des embrouilles jusque dans la Région des Grands Lacs.
Résultat: la convocation en urgence le 26 février par les autorités congolaises de l’ambassadeur algérien à Kinshasa, à la suite de la visite à Kigali du chef d’état-major de l’armée algérienne Saïd Chengriha. Celui-ci portait dans sa valise de galonné un accord de coopération entre les deux armées, interprété comme un acte hostile et un appui manifeste à la politique du Rwanda qui est accusé d’expansionnisme et de soutien aux groupes rebelles du M23.
Ainsi donc, après le tir à boulets rouges sur les autorités nigériennes par une officine médiatique algérienne à la solde de la junte menaçant leur pays de chaos permanent, après la tapageuse mise en scène militaire à la frontière malienne dans un contexte de grande tension entre Alger et Bamako, place au spectacle d’une grotesque pantalonnade offrant l’occasion à une poignée d’imposteurs de faire le mariole; une marionnette usée en remplaçant une autre.
Pour quelqu’un qui se targue de ne pas être partie prenante du conflit du Sahara en refusant, comme l’y invite le Conseil de sécurité, de s’inscrire dans le processus des tables rondes, voilà une preuve, s’il en faut, du degré d’acharnement et de l’état de démence d’un régime qui porte les germes de sa propre destruction!
Quels signaux envoie-il, par la même occasion, à ses propres populations et à ses mouvements de libération, depuis les Touaregs qui réclament l’indépendance de Tamanrasset et de l’Adrar jusqu’au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie qui se mobilise pour son émancipation, auxquels s’ajoutent d’autres foyers de tension, notamment à Ghardaïa?
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la déclaration de l’inauguration officielle du bureau de la prétendue représentation du Rif a été rédigée en langue arabe et les prises de paroles faites en français, en arabe et en néerlandais!
Pour le Tarifit, ça attendra -sait-on jamais, que cela donne des idées à quelqu’un…-, alors qu’au Maroc, la question de la reconnaissance de l’identité et de la langue amazighes a été, depuis un bon bout de temps, réglée constitutionnellement.
Evidemment, les porte-voix du régime qui sévissent sur les réseaux sociaux, confortablement installés à Montréal ou à Paris (au voisinage, sans états d’âme, du siège du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie), n’ont pas hésité à mentir effrontément pour couvrir le déshonneur de leurs donneurs d’ordre, arguant que le Maroc accueillait les bureaux du MAK, ce qui est dénué de tout fondement.
Il ne faut pas confondre un Etat nation millénaire, empreint de valeurs d’unité, doté de bon sens et respectueux de l’intégrité et de la souveraineté des Etats et un système instable politiquement, économiquement et, surtout, psychiatriquement!
Quant aux propos de l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, qui leur sont décidément restés bien en travers de la gorge depuis qu’ils ont été énoncés en 2021, ils ne sont qu’une réponse d’une logique implacable face à leur prétendue défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour justifier leurs maléfices, qui durent depuis cinquante ans.
Si la politique officielle du Maroc restera toujours, on n’en doute pas, cohérente avec ses principes, il n’est pas interdit de pointer les contradictions des voisins.
Disons-le donc très clairement, alors qu’ils sont en train de creuser pour leurs «frères» une fosse où ils vont finir eux-mêmes engloutis: séparatismes bien ordonnés commencent par soi-même!