La nouvelle fournée de passeports algériens falsifiés récemment délivrés aux dirigeants du Polisario traqués par la justice internationale prouve, si besoin est, la complicité des autorités algériennes dans les crimes commis par leurs protégés dans les camps de Tindouf.
Sur la base de sources bien informées, le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 30 novembre, que les autorités algériennes viennent d’émettre plusieurs passeports, avec de faux noms et de fausses données, comme à l’accoutumée, au profit de plusieurs membres de la direction du Polisario.
Ces changements réguliers d’identité et de passeport visent à tromper la vigilance de la justice de certains pays dans lesquels ces dirigeants sont recherchés pour violation des droits de l’Homme. L’Audience nationale espagnole a notamment émis plusieurs mandats d’arrêt contre des dirigeants du Polisario avec, à leur tête, leur président, Brahim Ghali.
C’est grâce à ce trafic de documents que le successeur d'Abdelaziz El Marrakchi a jusqu’ici réussi à échapper aux juges ibériques, pourtant à ses trousses depuis déjà plusieurs années.
Face à cette situation, l’Association sahraouie des droits de l’Homme (ASDH), partie plaignante, vient de révéler aux autorités judiciaires espagnoles que Brahim Ghali entrait régulièrement en Espagne sous de fausses identités, tout en étant muni de passeports algériens falsifiés qui, de plus, portent la mention «diplomatique».
Selon Ramdane Messaoud, président de l’ASDH, ce manège de passeports falsifiés retarde, depuis 2008, date du dépôt des plaintes contre Brahim Ghali, l’arrestation du dirigeant polisarien et plusieurs de ses proches et complices.
Dans cette affaire, les autorités espagnoles seraient bien inspirées de prendre exemple sur le Maroc qui a refoulé la dénommée Souilma Beyrouk, venue assister à la COP22 de Marrakech sous une fausse identité.