Neuf ans après le viol monstrueux dont elle a été victime, Khadijatou Mahmoud, issue des camps de Tindouf, continue de courageusement se battre pour obtenir réparation de cet incommensurable préjudice. Dans une vidéo postée sur Twitter, la victime livre à visage découvert un récit poignant du crime abominable dont elle a été la victime, et dont l’auteur n’est autre que l’actuel chef du polisario, Brahim Ghali.
Nous sommes en 2010. Khadijatou Mahmoud, au visage de Madone, se présente devant la représentation du polisario à Alger pour obtenir une autorisation de sortie des camps. Une ONG d’aide humanitaire italienne l’avait invitée en Italie, en reconnaissance de l’aide précieuse qu’elle lui avait apportée lors d’une opération humanitaire effectuée dans les camps d’infortune, à Tindouf. A ce moment, Khadijatou prenait du service en tant que traductrice auprès du soi-disant «premier ministre de la rasd».
Un sentiment confus de joie et d’impatience à la perspective d’effectuer son premier déplacement à l’étranger l'avait alors saisie. Se pointant à 7 heures du matin, devant la soi-disant «ambassade» de la «rasd» à Alger, dans le but de décrocher un RDV avec Brahim Ghali, elle s'était vue signifier, via le portier de cette «ambassade» de repasser plus tard! «Repassez à 19 heures!», lui avait déclaré l’agent.
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Vous avez bien lu: Brahim Ghali voulait la recevoir le soir et non le matin! Khadijatou, grisée par la perspective de pouvoir s’évader hors de Tindouf, avait alors dû prendre son mal en patience.
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A la nuit tombée, Khadijatou avait vu, comme prévu, les portes de cette «ambassade» s’ouvrir. Elle s'était alors présentée devant Brahim Ghali, devenu représentant de la «rasd» à Alger, après avoir fui Madrid en 2008, suite à une plainte pour crimes de guerre perpétrés du temps où il était chef des milices armées.
Khadijatou ne savait pas qu’elle avait devant elle un monstre, prêt à tout pour satisfaire ses pulsions bestiales. Après un échange de salamalecs, le voici qui fondit littéralement sur elle, comme sur une proie, pour la violer de la manière la plus abjecte et la plus cruelle qui soit.
«J’ai quitté les lieux alors que je saignais», se souvient-t-elle aujourd'hui, des sanglots dans la voix.
De la douleur physique, mais aussi, et surtout, de graves séquelles psychiques qui ne sont toujours pas près de s’effacer.
Près d’une décennie après cet inqualifiable forfait, Khadijatou Mahmoud poursuit inlassablement son combat pour obtenir réparation, notamment auprès de l’Audience nationale, la plus haute juridiction en Espagne, où elle avait déposé plainte pour viol contre celui qui est aujourd'hui le chef du polisario.
Seulement voilà: l’espoir de réparation semble très mince, car son bourreau ne peut se hasarder en Espagne et, plus générakement, en Europe, où il fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Pendant ce temps, Brahim Ghali, ce sinistre serial-violeur, continue de courir impunément, sous la protection de ses maîtres galonnés, quant à eux terrés à Alger.