La situation devient explosive à Tindouf, dans le sud-ouest algérien, alors que les vols à main armée sont au paroxysme depuis la semaine dernière, après des échanges de coups de feu entre différentes bandes de narcotrafiquants, qui se sont soldés par des morts et des blessés.
Les leaders du Polisario se sont montrés sidérés, après avoir constaté que leur appareil de répression était devenu incapable d’affronter des bandes tribales qui ont fait main basse sur les camps, sans que les autorités algériennes n’interviennent pout sauver ce qui peut encore l’être de leur projet séparatiste, relaie Assabah de ce lundi 8 juillet.
La violence la plus extrême et l’anarchie ont atteint de tels degrés de gravité que la direction du mouvement séparatiste n’a pu que reconnaître le fait que l’intervention des services de sécurité algériens était devenue une impérative nécessité, après l’échec des milices du Polisario à garantir la paix et la sécurité dans les camps.
Bien plus, cette incapacité à contrôler la situation dans les camps a contribué à l’augmentation de l’influence des bandes de trafiquants de drogue et à une prolifération à grande échelle d’armes à feu parmi les jeunes.
L’échec de la politique menée par la direction du Polisario ne s’est pas limitée à son incapacité à mettre fin à ce bain de sang, mais a aussi été mise en échec à cause de l’absence des chioukhs des tribus, sur lesquels les séparatistes ont longtemps misé afin d’acheter la paix sociale dans les camps.
Confrontés à leur propre impuissance à agir, de nombreux leaders du Polisario n’hésitent plus à évoquer la nécessité d’une intervention des services de sécurité algériens pour éviter qu’une catastrophe, pourtant imminente, ne se produise.
Selon Assabah, personne ne peut toutefois définir la nature de cette intervention, bien que les autorités algériennes aient proposé, il y a quelque temps, de créer des patrouilles de police mixtes pour rétablir la sécurité dans les camps.
Mais de nombreux membres du «secrétariat national» du Polisario s’opposent à cette idée, considérant que les bandes tribales vont attaquer les éléments de la police algériennes s’ils commencent à patrouiller dans les camps.
Cette situation compliquerait davantage la situation et provoquerait une confrontation directe entre les Sahraouis et les forces algériennes, ont-ils expliqué.