Dans la région de Casablanca, les premières tractations préélectorales ont déjà démarré. Elles se déroulent, en toute discrétion, dans les aires de repos des autoroutes. Ainsi, entre Casablanca et Settat, rien ne pouvait laisser soupçonner les réunions de haut niveau qui se tiennent, entre des élus en fin de mandat et des futurs candidats, sur ces territoires neutres ou les voitures stationnées dans le parking et portant toutes des «M» ou des «J» rouges, donc des voitures de fonction ou de service. Pour le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 14 juin, il s’agit de réunions entre des responsables politiques qui préparent la carte électorale dans cette région.
Des élus, des présidents de communes, leurs adjoints et d’autres notables issus des provinces de Settat, Berrechid, Nouaceur et Médiouna, se retrouvent régulièrement dans ces lieux discrets pour défaire des alliances électorales en place et en nouer de nouvelles. D’autres réunions similaires, souligne le quotidien, ont également lieu régulièrement sur la côte, entre Dar Bouazza et Sidi Rahal. Des rencontres tout aussi discrètes et ayant pour but de préparer les futures échéances électorales.
De même, poursuit Assabah, certains présidents de communes préfèrent installer leurs quartiers généraux très loin de leurs juridictions, pour mieux préparer la bataille électorale du 8 septembre prochain. Là encore, seuls les véhicules de fonction ou de service utilisés par ces responsables trahissent leur présence et la nature des réunions qu'ils tiennent le plus souvent dans des restaurants de la côte. Bien sûr, dans ce genre de réunions, les responsables en question ne se limitent pas à définir la carte électorale de leurs communes respectives. Ils discutent également des élections des conseils provinciaux et préfectoraux, ainsi que des élections de la deuxième Chambre.
Rappelons, à ce propos, que les élus communaux forment l’un des collèges électoraux pour la désignation des membres de ces instances. Cela dit, il se peut également que, lors de ce genre de réunions, les responsables présents s’entendent sur un candidat à soutenir lors des élections législatives. Le quotidien n’en dit pas plus. Il attire néanmoins l’attention sur un autre volet de ce processus électoral, à savoir certaines irrégularités qui entacheraient les préparatifs des futures élections professionnelles. C’est le cas notamment pour les élections relatives aux chambres professionnelles. D’après le quotidien, les listes électorales auraient été gonflées dans certains cas. Des personnes qui ne peuvent légalement pas y figurer y auraient pourtant été inscrites.
Cela se serait passé à Tanger, Rabat, Fès, Marrakech et Agadir, affirme Assabah. Selon le quotidien, le ministère de l’Intérieur a décidé de mener l’enquête. En même temps, les services du ministère ont également décidé de donner suite aux réclamations de certaines formations politiques qui laissent entendre que les procédures d’inscription sur les listes électorales ne se déroulent pas à la cadence espérée. Et ce alors que, dans certains cas précis, on s’empresse d’inscrire les demandeurs sans prendre soin de vérifier qu'ils en ont réellement le droit.