La direction du PJD est dans une situation pour le moins embarrassante. Les responsables de plusieurs grandes communes, dirigées par le parti islamiste, dont au moins trois parlementaire, font actuellement l’objet d’une procédure judiciaire. Le secrétariat général, organe exécutif du parti, est divisé quant à l’attitude qu’il faut adopter face à cette situation, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 1er et et 2 février.
Ainsi, explique le quotidien, alors que certains dirigeants pressent le secrétariat général d’«assumer ses responsabilités» et d’accorder son soutien inconditionnel aux membres impliqués dans ces affaires, d’autres interdisent à la direction du parti de prendre des initiatives qui pourrait être assimilée à une tentative d’influencer le cours de la justice. Trois dirigeants du parti au pouvoir font actuellement l’objet des poursuites, précise le quotidien.
Il s’agit, poursuit Assabah, du président du conseil de la ville de Marrakech et de son adjoint qui font l’objet d’une procédure pénale, notamment pour dilapidation de deniers publics et du président du conseil de la commune d’Ait Melloul, qui relève de la préfecture d’Inezgane-Ait Melloul, qui fait, lui, l’objet d’une procédure de destitution engagée devant le tribunal administratif par le ministère de l’Intérieur. Il risque, lui aussi, des poursuites pénales pour les mêmes motifs. Notons que le maire de Tétouan et celui de Safi, également du PJD, ont, de leur coté, des démêlés avec la justice pour mauvaise gestion.
Pour l’heure, la direction du parti ne s’est pas encore prononcée sur ces affaires, adoptant manifestement la fameuse attitude du «wait and see». Ce qui n’est pas le cas des instances locales de Marrakech, par exemple, qui ont décidé d’appuyer les deux dirigeants poursuivis devant la justice pénale. L’antenne locale du parti a même devancé l’instruction de l’affaire par le juge d’instruction en clamant, via un communiqué rendu public, l’innocence des deux dirigeants, le maire et son adjoint.
Bien sûr, souligne Assabah, cette sortie n’est pas pour plaire à la direction du parti ou, du moins, à certains membres, dont des ministres, qui insistent pour ne pas interférer dans une affaire en justice. Quant au secrétaire général, relève le quotidien, il a adopté une attitude assez subtile, notamment pour le cas du président du conseil communal d’Ait Melloul qui, rappelle le quotidien, fait l’objet d’une procédure de destitution instruite par le tribunal administratif de Marrakech.
Saâd-Eddine El Othmani a choisi, certes, de ne pas appuyer directement ce dirigeant du parti. Mais en sa qualité de chef du gouvernement, il vient néanmoins de décerner à la commune d’Ait Melloul le prix d'encouragement dans la catégorie «e-Participation communautaire», décroché par la page interactive officielle de la commune sur Facebook au titre de la 13ème édition du Prix national de l'Administration électronique «e-mtiaz 2019».