Dans son numéro de ce jeudi 20 novembre, le quotidien arabophone Al Masse se fait l’écho des résultats d’un rapport international sur le progrès enregistré au niveau de la lecture; un rapport qui révèle au grand jour la situation catastrophique dont pâtit le système d’enseignement au Maroc auquel des millions de dirhams ont été consacrés dans le cadre du programme d’urgence de l’enseignement. Preuve en est, les élèves marocains se sont classés derniers parmi 48 pays participant à une étude internationale.
Commentant ces résultats, le Directeur des curricula au ministère de l’éducation nationale, Fouad Chafiki, cité par la publication, a estimé que le Maroc avait «besoin d’une prise de conscience pour récupérer la situation dans laquelle se trouve notre système d’enseignement, notamment au niveau du primaire», faisant savoir que le Royaume «figure en bas du tableau de classement, devancé par de nombreux pays à revenu moyen dans l’étude internationale réalisée en 2011».
Constat peu reluisantPis encore, une étude d’évaluation de la lecture dans les premiers niveaux d’enseignement, dans la région Doukkala-Abda, a dévoilé que seuls 34% des élèves du 2ème et 3ème niveau lisent assez correctement pour comprendre un texte, souligne Al Massae.Financée par l’USAID, cette étude démontre que les élèves, filles et garçons, n’ont pas même les capacités de base permettant de déchiffrer des lettres et sont incapables de prononcer des mots simples, ajoutant que 33% des élèves du 2ème niveau et 17% du 3ème niveau n’ont pas pu lire un seul mot dans un texte d’arabe classique, alors que seuls 2,5 % des élèves soumis à l’examen ont répondu correctement à 5 des 6 questions de compréhension, note le journal.
Réagissant à ce constat malheureux, le ministre de l’éducation nationale, Rachid Belmokhtar, a attiré l’attention sur la situation désastreuse de la lecture pour ce qui est des quatre premières années, faisant observer qu’un grand nombre d’écoliers se contentent de reproduire les caractères sans pour autant être en mesure de déchiffrer les mots.
La claque que nous donne ce rapport permettra-t-elle un examen de conscience objectif? Car il faut agir vite et parvenir rapidement à un consensus autour d’un projet éducatif porteur d’espoir.