Législatives 2016: le roi place le citoyen au-dessus de toutes les considérations

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Le roi Mohammed VI a vivement appelé, ce samedi dans le discours prononcé à l'occasion du 17ème anniversaire de son accession au Trône, les différents partis politiques à mettre les intérêts et les préoccupations des citoyens en tête des priorités et des élections législatives du 7 octobre prochain.

Le 30/07/2016 à 13h36

Dans ses orientations claires et précises, le souverain a fait valoir sa neutralité politique en recadrant les partis politiques qui ont tendance à vouloir puiser constamment leurs forces électorales en plaçant les intérêts et les enjeux du parti en priorité, au détriment des attentes réelles du citoyen.

"Le souverain vient d'attirer l'attention des formations politiques en les invitant à s'intéresser davantage aux problèmes et préoccupations des citoyens", a confié Khalid Lasfar, chercheur universitaire à Rabat, à Le360.

Lasfar se désole de voir les partis politiques continuer à reproduire les "méthodes électoralistes classiques, n’ayant de considération que pour leurs propres intérêts partisans. Ils sont, selon cet universitaire, guidés par l'appétit de récolter plus de voix et plus de sièges. Une course pour le pouvoir, rien que le pouvoir, plutôt qu'autre chose".

"Nous sommes au seuil d'une nouvelle étape qui s'amorcera avec les prochaines élections législatives.(…). Tous les acteurs, candidats et partis confondus, doivent, donc, se garder d'instrumentaliser la personne du roi dans quelque lutte électorale ou partisane que ce soit". "C'est le citoyen, et non les partis politiques, qui est l'élément le plus important de l'opération électorale. Il est la source du pouvoir qu'il leur délègue", a notamment rappelé le souverain dans son discours du Trône.

Le roi a tenu à souligner que le citoyen "a aussi le pouvoir de leur demander des comptes ou de les remplacer" et a bien voulu aussi «attirer l’attention sur des agissements et des dépassements graves commis en période électorale».

Il est temps, en effet, de mettre fin à cette «frénésie quasi-résurrectionnelle», en période électorale. "Là, Je dis à tout le monde, majorité et opposition : assez de surenchère patriotique dans des règlements de comptes personnels ou la quête d'intérêts partisans étriqués".

La lutte contre la corruption, dont des partis politiques veulent faire leur cheval de bataille électorale, est également parmi les thèmes abordés dans le discours royal. "La lutte contre la corruption ne doit pas faire l'objet de surenchères. Nul ne peut y arriver tout seul, qu'il s'agisse d'un individu, d'un parti ou d'une ONG. Elle est l'affaire de l'Etat et de la société", a précisé le roi.

Le politologue Mohamed Zidouh qualifie "d'important et d'opportun" le discours royal qui, selon lui, attire l'attention sur le fait que "le roi et la monarchie sont au-dessus de la mêlée des partis politiques".

En effet, le discours royal traduit le vœu de voir s'organiser des élections législatives exemplaires où le citoyen serait au centre des préoccupations. Pour ce politologue, les partis politiques sont appelés à cesser de puiser dans le référentiel patriotique en vue de faire prévaloir une forte légitimité.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 30/07/2016 à 13h36