Législatives 2016: la course aux «tazkiates» s’emballe, les prix aussi!

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Revue de presseKiosque360. La course aux accréditations reprend de plus belle, à quelques mois des deuxièmes législatives post-Constitution 2011. Les prédateurs cassent déjà leurs tirelires et les «zaïms» de partis peu regardants sur l’éthique se frottent déjà les mains.

Le 05/01/2016 à 23h00

2016 sera l'année électorale par excellence. L’enjeu est de taille: cette année connaîtra la tenue des deuxièmes élections législatives post-Constitution 2011. Une échéance d’autant plus cruciale qu’elle dessinera la future carte politique et déterminera, in fine, du fin fond de ses urnes transparentes, celles et ceux qui siégeront à la Chambre des représentants et, a posteriori, le prochain Exécutif qui prendra les rênes du pouvoir. La bataille promet ainsi bien des empoignades mais, aussi, le retour de pratiques répréhensibles qui commencent déjà à (re)pointer le bout de leur nez. «Hausse annoncée des prix des tazkiates», titre ainsi Assabah, dans son édition de ce mercredi 6 janvier.

Des signes annonciateurs de ce qui risque de se transformer en «grand souk électoral», avec ce que cela comporte de retombées sonnantes et trébuchantes, se dessinent déjà. «Un grand élu fait don d’un appartement au fils d’un zaïm politique et un autre promet 4 millions de dirhams pour sauver un journal partisan de la faillite», relève ainsi le quotidien.

«Un postulant s’est engagé auprès d’un dirigeant de parti à débourser 4 millions de dirhams pour, soi-disant, renflouer les caisses d’un journal au bord de la faillite», rapporte encore Assabah, évoquant une «astuce intelligente» de la part du «zaïm» du parti pour encaisser la somme rubis sur l’ongle et sans éveiller quelque soupçon que ce soit. 

«Dans la région de l’Oriental, sous commande du wali Mhaïdia, ami des entrepreneurs partisans, des sources indiquent qu’un dirigeant de commune, dans la province de Guercif, a fait don d’un appartement, situé dans le Nord, à l’enfant d’un zaïm de parti, réservant ainsi très tôt son accréditation, faute d’avoir décroché une place à la Chambre des conseillers», souligne encore Assabah. 

Les avances des prébendiers, en échange de «tazkiates», se font en effet un peu trop tôt. Et ce pour éviter les «surprises de dernière minute». Mais elles donnent déjà un avant-goût de ce que sera le prochain scrutin législatif. «Un souk où les tazkiates s’achèteront et se vendront au prix fort», prévient Assabah en regrettant que ces échéances deviennent le terrain de jeu favori de ces «créatures électorales» prêtes à tout acheter.

Par Ziad Alami
Le 05/01/2016 à 23h00