Le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) perd la circonscription électorale de Salé-Médina avant même d’y avoir livré bataille. Son candidat tête de liste, l’homme d’affaires Mohamed Aouad, s’est rétracté vendredi à la dernière minute, peu avant l’expiration du délai de dépôt des dossiers. Ce qui n’a pas laissé le temps au parti de lui trouver un remplaçant, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end des 24 et 25 septembre.
Sans son mandataire, c’est toute la liste qui est annulée. Elle comprenait également le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi qui s’est présenté par militantisme sans pour autant se faire d’illusions sur son élection.
Cela dit, affirme le journal, avec le soutien des sympathisants de ce candidat et des militants du PPS, la liste aurait pu recueillir au moins 3.000 voix. Ce qui, estime le journal, est largement suffisant pour faire élire son mandataire dans cette circonscription qui compte quatre sièges.
Selon des sources à la direction du PPS, citées par le journal, Mohamed Aouad aurait subi des pressions afin de se retirer des élections. En effet, avancent-elles, peu après l’annonce de sa candidature, il aurait reçu un avis de la Direction des impôts lui signifiant que ses sociétés allaient faire l’objet d’un contrôle fiscal. La Direction du parti affirme être au courant de ces «pressions», mais n’avait pas prévu le désistement à la dernière minute de son candidat.
Pour sa part, Nabil Benabdellah, secrétaire général du parti, dit avoir été «surpris» par cette décision, surtout que l’intéressé «a décidé de ne plus se présenter peu avant l’expiration du délai de dépôt des candidatures, ce qui n’a pas laissé au parti le temps de trouver un autre candidat ».
Pour ce qui est des causes de ce désistement, Benabdellah affirme que l’ancien candidat du parti, «a subi beaucoup de pressions ces derniers temps». Et d’ajouter : « Je ne peux qu’exprimer ma profonde inquiétude quant à ce qui s’est passé. Cela nous a privés d’une circonscription importante, mais nous allons en étudier les conséquences au sein des instances du parti ».
Par ailleurs, le PJD qui a dû faire face, lui aussi, à plusieurs désistements de dernières minutes pour plusieurs raisons, pointe également du doigt la Direction des impôts. Selon le journal, le Chef de gouvernement se serait même plaint auprès du ministre des Finances, Mohamed Bousaid, de «la possibilité d’utilisation des contrôles et révisions fiscales comme moyens de pression sur les candidats» pendant les élections du 7 octobre.
A noter que Abdelilah Benkirane, lui-même chef d’entreprise, s’est justement présenté, pour la cinquième fois, dans cette circonscription de Salé-Médina. Il devrait affronter d’autres vieux routiers des élections comme le député sortant et ancien maire de la ville, Noureddine Lazrak du RNI, le député sortant Driss Sentissi du MP, Abdelkader El Kihel également député sortant et membre du Comité exécutif de l’Istiqlal et Rachid El Abdi, lui aussi député sortant et secrétaire régional du PAM, entre autres.