Le général Mohamed Lamine Mediene "entend saisir la justice dans les prochains jours contre Ammar Saïdani", révèle une source proche de l'ancien patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS, renseignement militaire algérien). «Le général Tewfik estime que seul le recours légal à la justice constituera la meilleure réponse aux déclarations injurieuses et diffamatoires faites par Amar Saâdani dans une réunion publique», explique cette source, citée par le site d'information en continu "Tout sur l'Algérie".
Le SG du Front de libération nationale, Ammar Saïdani, avait en effet inauguré sa rentrée politique début octobre par une violente attaque contre le général "Tewfik", surnommé "Rab Dzaïr", accusé d'être à l'origine des sanglants affrontements interehtniques ayant opposé, en juillet 2015 à Ghardaïa, la minorité mozabite de rite Ibadite et les Arabes malékites, faisant plusieurs morts tragiques et des centaines de blessés notamment parmi la minorité opprimée des Mozabites.
La sortie du patron du FLN, au pouvoir depuis l'obtention de l'indépendance algérienne en 1962, tranche avec les précédentes allégations colportées par des médias proches du pouvoir algérien, imputant les graves événements de Ghardaïa aux autorités marocaines, accusées d'avoir monté lesdits événements en vue de "déstabiliser" l'Algérie.
Selon l'entourage du général déchu, les propos de Saïdani pourraient avoir des "conséquences graves sur la stabilité des institutions de la Nation".
«Les propos en cause, rapportés par la presse écrite et audiovisuelle, ont suscité une réprobation évidente devant l’indigence des mots et l’irresponsabilité des phrases prononcées. Le général Tewfik estime que la justice doit passer pour protéger l’honneur et la considération des institutions», explique l'entourage de l'ancien patron du DRS.
Reste à voir si Tayeb Louh, ministre algérien de la Justice, va réellement donner suite à la requête du général "Tewfik", ennemi tout indiqué du clan Bouteflika qui veut à tout prix rempiler à l'horizon des élections présidentielles de 2019. Un voeu contrarié par les partisans fidèles à l'ancien patron du DRS, en majorité des anciens hauts gradés de l'armée nationale populaire, dont l'ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar.
Aux dernières nouvelles, le clan présidentiel, dirigé par Saïd Bouteflika, conseiller à la présidence et réel meneur du jeu politique en Algérie depuis que son frère Abdelaziz a été diagnostiqué en 2013 d'un Accident vasculaire cérébral (AVC), voudrait imposer l'ancien ministre de l'Energie Chakib Khalil, comme successeur du président Bouteflika, diminué par la maladie. La "nomination" annoncée de Chakib Khalil, natif de Tlemcen mais ayant grandi à Oujda, a été accueillie à Alger comme une volonté du pouvoir de perpétuer le fameux "Clan d'Oujda" à la tête du pouvoir.