Rappelez-vous: le 19 février dernier, le président du Conseil péruvien d’amitié avec la "rasd", Ricardo Sanchez Serra, avait pris de court le commun des observateurs à travers un audacieux article, publié dans les colonnes de notre confrère péruvien «Peruinforma», sous l’intitulé "Sahara occidental: pourquoi pas une autonomie?".
Un véritable pavé dans la mare glauque du front séparatiste du Polisario, qui n’a pas trouvé mieux que l’invective pour répondre à l’auteur de cet appel sincère à la raison et à la sagesse.
Une semaine après le séisme provoqué par cet article signé du président fondateur du Conseil péruvien d’amitié avec la "rasd", aussi bien à Tindouf qu'à Alger, le voilà qui réplique à travers un nouvel article intitulé: "Sahara occidental: réponse à mes détracteurs".
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Dans cette nouvelle tribune, publiée par le quotidien "la Razon" dans sa livraison du 26 février, Ricardo Sanchez persiste et signe en renouvelant ouvertement son soutien à l’offre marocaine d’autonomie, tout en démontant avec force arguments l’utopie séparatiste que l’entité "rasd", parrainée par Alger, traîne inutilement depuis plus de quarante ans. "Que reste-t-il encore à faire? Accélérer la recherche d'une solution politique au conflit sur la base du processus politique des Nations Unies, dans le cadre duquel l'initiative d'autonomie marocaine jouit de l’appréciation des pays influents du Conseil de Sécurité et d'une grande partie de la communauté internationale", écrit-il.
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Faisant état de l'essoufflement de la thèse séparatiste promue par le polisario, en évoquant l’effilochement des soutiens traditionnels de la "cause séparatiste" comme le Venezuela de Maduro, la chute du régime libyen, les problèmes institutionnels de l’Algérie, son appui principal, les fléaux de terrorisme et d’instabilité qui sévissent dans la région du Sahel… Ricardo Sanchez invite à nouveau le polisario à saisir l’occasion historique du processus politique engagé en 2007 sous l’égide de l’ONU, sur la base de la proposition d’autonomie, pour avancer vers "la paix des braves".
"Tous ces facteurs précités jouent contre l'option d’indépendance", estime l'auteur, en soulignant que depuis les années quatre-vingt, "le Polisario souffre de retraits des reconnaissances qui se sont réduits de quatre-vingt à vingt, actuellement réparties entre des pays d'Afrique australe sous influence sud-africaine et des pays de l’Alba en Amérique latine”.
Alerte sur une implosion imminente dans les camps de Tindouf"Les tensions qui couvent dans les camps constituent une véritable bombe à retardement", avertit l’auteur, en précisant que "les affrontements entre tribus ont mis au premier plan ce que le polisario a longtemps cherché à cacher. C'est-à-dire le caractère tribal de sa structure, avec la prédominance hégémonique de la tribu Rguibat, ce qui remet en question l’aspect démocratique du mouvement et prédit un véritable conflit tribal (plus de 30 tribus)".
S'interrogeant sur les raisons ayant poussé plus de 10.000 personnes ainsi que tous les membres fondateurs du polisario à quitter les camps de Tindouf, Serra n’a pas manqué de souligner les calamités et les carences dont souffrent les populations de ces camps, qui "juste subsistent".
"Cela me brise le coeur qu’ils continuent ainsi dans cette situation. "Indépendance ou rien" n'est pas une option réaliste, sinon cruelle. Il est urgent de mettre fin à ce drame humain", a-t-il exhorté, en relevant que tous ceux qui ont décidé, à différents moments du conflit, de rompre avec ledit mouvement et de rentrer au Maroc, "ont réussi à s'intégrer avec succès dans la vie politique et sociale du pays".
"Il faut être idiot et naïf pour croire que le Maroc abandonnerait un jour le territoire du Sahara. Aucune autre cause ne fait l'unanimité et le consensus de toute la société marocaine comme ce qu’on désigne au Maroc "la question nationale", constate l'analyste politique, en affirmant que le retour du Maroc à l'Union africaine – après avoir abandonné la politique de la "chaise vide" - a "déjà récolté ses premiers succès en désactivant l'action de cette organisation en faveur de l'option indépendance et en marginalisant la RASD et ses soutiens au sein de l’UA".
Pour conclure, l’auteur jette à la face du polisario cette vérité déconcertante: "à l’occasion de la commémoration, ce 27 février, de la fondation de la RASD, ça serait un péché - que Dieu ne pardonnerait pas - de tromper les gens avec un faux triomphalisme. La vérité est qu'aucune bataille n'est gagnée, sur aucun front, ni politique, ni diplomatique".
Vous avez bien lu: "aucune bataille n'est gagnée" par le front du mensonge!
Courage, continue de mentir!