Le Polisario réunit, à Alger, des représentants de l’Unicef, du Programme alimentaire mondial (PAM), de la Croix rouge espagnole, et, last but not least, le Croissant rouge algérien pour alerter sur une «catastrophe humanitaire» annoncée dans les camps de Lahmada-Tindouf.
«Nous sommes obligés de réduire de 25% la portion alimentaire octroyée aux sahraouis», alerte le président du présumé «Croissant rouge sahraoui», Yahya Bouhbini, en déplorant «l’assèchement des fonds octroyés par les institutions internationales». «Nous avons besoin de 10 millions de dollars pour subvenir aux stricts besoins alimentaires de la population», a-t-il chiffré, précisant que, en dehors d’1 million d’euros promis par l’Italie, «nous n’avons rien vu venir cette année»! Et comme pour apitoyer l’assistance médusée, voilà le monsieur «croissant rouge sahraoui» embrayer sur le profilage à l’horizon du «mois du jeûne» (Ramadan) et l’urgence de fournir la population sahraouie en denrées alimentaires et tout et tout …
Voilà pour l’information. Maintenant, il paraît qu’il va falloir en penser quelque chose. Or, circulez, il n’y a rien à voir. A part, -et c’est certain-, qu’il s’agit d’un énième épisode du feuilleton interminable du business de la charité auquel le Polisario, avec la complicité algérienne, se livre depuis 1975, au détriment d’une population séquestrée qui n’a jamais vraiment bénéficié des retombées de cette aide humanitaire. Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à en référer au rapport accablant diffusé en février dernier, par l’Office européen de lutte contre la fraude (OLF), établissant, de manière qui ne laisse aucune place au doute, le détournement des 7 millions d’euros octroyés à titre d’aide annuelle au Polisario par l’Union européenne. Une aide, faut-il le rappeler encore une fois, qui n’a jusqu’ici profité qu'aux sbires du Polisario et d’Alger, qui ont exploité ce filon à fond pour se payer des villas luxueuses du côté de Marbella en Espagne, et construire des quartiers commerciaux du côté de Nouadhibou et Nouakchott, dont les plateaux bureaux sont loués à des multinationales en contrepartie de sommes faramineuses.
Voilà la vérité que le président de ce soi-disant «croissant rouge sahraoui» a omis, à l’insu de son plein gré!, de révéler à ses hôtes européens et onusiens. Mais après le rapport de l’Office anti-fraude européen, cela relève désormais des inénarrables et néanmoins tristes vérités de Lapalisse. Ridicule.