Selon le quotidien Al Massae, qui rapporte l’information dans sa livraison du week-end des 16 et 17 décembre, des observateurs mauritaniens ont détecté des mouvements d’éléments armés du Polisario dans la zone d'El Guergarate. Ces gesticulations, note le journal qui cite des sources bien informées, interviennent après que le front séparatiste a envoyé une lettre au secrétaire général de l’ONU, dans laquelle il exprime son refus du statu quo qui prévaut dans la région.
En outre, des sources mauritaniennes, citées par le journal, confirment avoir détecté des mouvements suspects du Polisario aux frontières nord du pays. Elles les apparentent plutôt à des manœuvres et à des exercices militaires que les milices du front ont l’habitude d’exécuter dans ces zones.
C’est la première fois, observe Al Massae, que les éléments armés du front s’aventurent dans cette zone depuis qu’il a été contraint par l’ONU de s’en retirer. Depuis des mois, il se limitait à menacer de s’introduire à nouveau dans la zone, sans vraiment mettre ses menaces à exécution.
Par ailleurs, affirme le quotidien, dans sa lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, le Polisario a affirmé ne plus pouvoir accepter la situation sur le terrain. Laquelle situation n’a pas changé, affirme cette lettre, depuis que le Conseil de sécurité a contraint le Front d’en retirer ses éléments armés. En outre, note Al Massae qui cite cette même lettre, le Polisario estime que la résolution du Conseil de sécurité sur le règlement du statut de la zone tampon d'El Guergarate «n'a toujours pas été mise en œuvre».
De même, note le journal, le Polisario prétend que la présence marocaine dans la zone tampon constituerait selon lui une «violation directe des termes du cessez-le-feu» et une «modification unilatérale illégale du statu quo». Aussi le Front exige-t-il une «solution dans les plus brefs délais». En attendant, il n’a rien trouvé de mieux à faire que de s’engager dans de nouvelles provocations envers le Maroc. Il faut dire, indique le quotidien, que le Polisario n’a jamais accepté d’être chassé de cette zone par le Conseil de sécurité. Il n’a pas non plus toléré que le Conseil félicite le Maroc pour sa promotion des droits de l’Homme, surtout au Sahara, tout en rejetant sa demande, à lui, d’étendre la mission de la Minurso au contrôle de ce volet.