Le parti de la Justice et du développement (PJD) est monté au créneau pour appeler à la réouverture de toutes les mosquées et les impliquer dans la sensibilisation sur les risques de l’épidémie du nouveau coronavirus Covid-19. C’est au Parlement, lors d’une séance des questions orales, que le groupe parlementaire de la Lampe a interpellé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, sur le rôle des mosquées dans la lutte contre l’épidémie et la situation du personnel (imams, muezzins et personnel chargé de l'entretien). Si Ahmed Taoufiq évoque la promotion des lieux de culte et leur implication dans une mission humanitaire, il laisse entendre que le parti de la Justice et du développement envisage d’investir ces espaces de culte à des fins électorales, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du mardi 8 décembre.
Khalid Boukerâi, membre du groupe parlementaire du PJD, a affirmé dans sa question au ministre des Habous et des affaires islamiques que «les mosquées, qui sont des lieux de culte, devraient être exploitées comme des espaces d’éducation, appelant les imams et les prêcheurs à adhérer à la campagne de lutte contre l’épidémie du nouveau coronavirus». Et d’appeler à améliorer la situation des personnes chargées des mosquées, soit les imams, les muezzins et le personnel chargé de l'entretien.
Cette plaidoirie du groupe parlementaire du PJD viserait à gagner la sympathie du personnel de ce secteur et, par ailleurs, à exploiter ces espaces à des fins électorales. C’est en tout cas la mise en garde exprimée dans une pétition adressée au roi, Amir Al Mouminine (Commandeur des croyants), pétition qui accuse le bras idéologique du parti de la Justice et du développement de faire main basse sur les lieux de culte et les orienter selon son approche idéologique, qui ne cadre pas avec le principe du Fiqh malikite.
La pétition précise que ce bras idéologique du PJD pourrait mettre la main sur des milliers d’établissements (mosquées, librairies, écoles coraniques), ce qui lui assurerait plus de vingt mille sympathisants. Tout ce fichier sera exploité pour les élections de 2021. La fin justifie les moyens. C’est cette maxime machiavélique que le parti aurait décidé de mettre en application en perspective des prochaines échéances électorales.