La crise interne que vit le parti de la Justice et du Développement (PJD) semble prendre de plus en plus d’ampleur. Et la première sortie médiatique du chef du gouvernement, sur la chaîne télévisée Medi 1 TV, n’a fait que confirmer les dissensions.Ainsi, le quotidien Assabah affirme, dans son édition du lundi 1er mai, que «le PJD est dans l'oeil d’un volcan sur le point d’entrer en éruption». Le PJDiste Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du parti, a en effet accusé le chef du gouvernement de tromperie et de fraude en ce qui concerne l’intégration de l’USFP dans le gouvernement. «Tronquer des faits et les extraire de leur contexte, citer des données et en cacher d’autres dans une évidente tentative de convertir des concessions en victoires, revient à se rendre coupable d'une fraude qui mène à la désinformation», a affirmé Hamieddine, cité par Assabah.
De son côté, Akhbar Al Yaoum, qui revient également sur ce sujet dans son édition de lundi, ajoute que le membre du secrétariat général a précisé que l’on avait «imposé» l'USFP à El Othmani qui a «accepté cette condition en déclarant au secrétariat général que le gouvernement serait avec l’USFP ou ne serait pas».
Hamieddine n’a pas été le seul à répondre à la sortie d’El Othmani. Al Ahdath Maghribia cite deux autres cadres du parti, soit Amina Maelainine et Bilal Talidi, qui ont reproché au chef du gouvernement d'avoir décrété que le silence était preuve de maturité et porté un jugement négatif sur les membres du parti qui regrettaient l'issue des négociations gouvernementales et la mise à l’écart de Benkirane.Autant dire qu’il y a péril en la demeure. Et il n’est pas certain qu’El Othmani puisse écarter le danger de sitôt.