«Le PAM est au bord de l’implosion», de l’aveu même du bureau politique du parti qui, dans un communiqué, emploie des termes très sévères contre certains de ses membres. Il cite nommément Abdellatif Ouahbi et Ahmed Akhchichine en les qualifiant de «putschistes». Le communiqué indique que «le bureau politique a discuté, au cours de cette réunion, de certains comportements qui vont à l’encontre du choix de l’institutionnalisation du parti et de la démocratisation des élections de ses organes». Certains voix limitées, ajoute le communiqué, ont appelé à la dissolution des deux bureaux politique et fédéral et à l'organisation d'un congrès extraordinaire. La direction déplore cette déviation qui émane de personnes qui n’ont pas pu et ne pourront pas assimiler les choix du Conseil national. Des choix qui prônent la méthodologie de la démocratie interne dans l’élection des organes et des appareils du parti. Le communiqué poursuit en indiquant que «cette attitude est devenue inacceptable pour les bases du PAM parce qu’elle est mue par une logique putschiste contre la légitimité démocratique».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 28 décembre, que le bureau politique considère les agissements de ce groupe comme un empiètement sur les missions et les responsabilités des appareils du parti. «Cette attitude ressemble à une tentative de saisie exécutoire sur la volonté des militantes et des militants du parti et à un essai désespéré de confiscation de leur intelligence».
Le bureau politique du PAM rappelle qu’il « a loué le fait de jouer les bons offices pour rapprocher les points de vue des uns et des autres. Mais il n’a jamais été question de donner procuration à quiconque pour agir et décider au nom des organes du parti. Ces derniers demeurent les seuls à détenir les pouvoirs légaux qui leur sont conférés par le statut et le reglement intérieur, pour prendre les décisions importantes concernant le parti». Du coup, ajoute le communiqué, le parti n’est pas concerné par toutes les recommandations ou décisions prises en dehors des canaux institutionnels du parti.
Dans une première réaction à ce communiqué, Abdelatif Ouahbi affirme que le différend qui l’oppose à la direction du PAM n’est aucunement personnel. «Ce que je veux, c’est éviter la répétition de la même expérience avec les mêmes personnes et les mêmes lobbies. Le parti doit être prêt, que ce soit dans le domaine organisationnel ou idéologique, à affronter les prochains défis», explique-t-il. Mais, ajoute Ouahbi, les membres de la direction essayent de contourner le nœud du problème en le convertissant en lutte personnelle. Ce faisant, ils usent de l’artillerie lourde: «Je n’accepterai jamais que l’on touche à la stature du parti et à sa capacité de mobilisation. Mais je n’accepterai pas non plus qu’il se transforme en outil pour servir les hommes d’affaires comme ce fut le cas lors des élections de la Chambre des conseillers. Je n’accepterai pas, enfin, que le PAM soit tributaire d’un autre parti comme ce fut le cas avec le RNI lors des élections des Chambres de commerce à Fnideq». Abdelatif Ouahbi conclut en affirmant que, si la direction veut glisser sur le terrain juridique, il pourra énumérer des centaines de violations commises par Benchamass et le bureau politique.