Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a réitéré son refus de changer le nom de la région «Souss-Massa» en «Agadir Souss-Massa» comme le réclament, depuis quelque temps, des parlementaires et des acteurs sociaux.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du vendredi 24 février, que, répondant à une question écrite de la députée Zina Adahli (RNI), le ministre a souligné: «Il n’y a rien qui puisse justifier, de façon objective, le changement du nom de la région». Et Laftit de préciser que la dénomination des régions du Maroc s’est basée sur «les conclusions de la commission consultative de la régionalisation qui s’est prononcée sur ce dossier après une série de concertations qu’elle a menées avec les instances et les acteurs concernés, y compris les partis politiques, les assemblées élues, les acteurs de la société civile, les chercheurs et les experts spécialisés dans ce domaine».
Pour leur part, les défenseurs du changement estiment que la discrimination dans les critères de choix du nom des régions a eu un effet négatif sur le rayonnement d’Agadir: «L’absence du nom d’Agadir, l’une des plus importantes villes du royaume, dans la dénomination de la région, la prive de son attrait touristique au niveau mondial. D’autant que l’appellation «Souss» se trouve dans d’autres régions du monde. Ce qui provoque la confusion chez les potentiels touristes quand les moteurs de recherche les dirigent vers des sites situés dans d’autres pays».
Le quotidien Al Akhbar souligne que les parlementaires partisans du changement indiquent qu’Agadir, qui était la destination touristique mondiale par excellence, a connu un recul important en matière d’arrivées, la fermeture de dizaines d’unités hôtelières et la perte de centaines d’emplois.
Pour appuyer leurs dires, les professionnels évoquent la participation de la région à une foire touristique à la fin de l’année dernière dans un pays du Moyen Orient. Les visiteurs ne se sont intéressés au pavillon marocain qu’au moment où les organisateurs les ont informés que s’y trouvait la ville d’Agadir. Certains visiteurs ont fait savoir qu’ils ne connaissaient pas la région Souss-Massa et qu’elle ne figurait pas sur les cartes du Maroc.
Les parlementaires évoquent un autre argument: le schéma régional d’aménagement du territoire a adopté le nom de «Grand Agadir» pour promouvoir à nouveau le secteur touristique.