Le ministère de la Santé menace les médecins opposés à leur affectation de sanctions

Le siège du ministère de la Santé et de la Protection sociale à Rabat.. Adil_Gadrouz

Revue de presseLe ministère de la Santé peine à mettre en œuvre sa stratégie de justice médicale spatiale, car de nombreux médecins refusent toujours de rejoindre leur poste dans les zones rurales ou difficiles d’accès. Des sanctions sont envisagées pour les récalcitrants, qui représentent 74% des médecins affectés dans ces zones. Pour combler le manque, des infirmiers d’État sont appelés en renfort. Cette information est tirée d’une revue de presse du journal Al Assabah.

Le 14/08/2025 à 20h46

Selon le quotidien Assabah du vendredi 15 août, des centaines de médecins refusent toujours de rejoindre leur poste de travail dans des villes isolées, des centres ruraux ou des zones de montagne où le manque de personnel médical est flagrant. Le ministère de la Santé, contrarié, a de nouveau menacé de prendre des sanctions disciplinaires contre les récalcitrants. La semaine dernière, des mesures similaires avaient été prises contre des médecins ayant refusé de s’installer à Tan-Tan.

Pour tenter de mettre fin à ce bras de fer et au désert médical dans les zones rurales, le ministère planche actuellement sur un projet de loi qui rendrait obligatoire le service civil médical. En effet, les autorités sanitaires ont placé au fronton de leurs priorités l’accès de tous les Marocains aux soins médicaux, quelle que soit leur zone de résidence à travers le pays.

Assabah précise, selon des chiffres qui lui ont été fournis par le ministère de la Santé, que sur 400 médecins, dont des internes, auxquels des postes budgétaires ont été consacrés, seuls 104, soit 26% seulement du total, ont rejoint leur lieu d’affectation.

Auparavant, le ministère avait organisé un concours pour le recrutement de médecins destinés à travailler en milieu rural. Malgré le nombre élevé de participants, avec 104 dossiers retenus, seuls 19 médecins se sont rendus sur leur lieu d’affectation.

Ce désordre dans la gestion des ressources humaines de la santé a affecté les postes budgétaires réservés aux médecins. Le ministère de la Santé a finalement trouvé un accord avec le ministère des Finances: les postes de médecins non pourvus seront attribués à des infirmiers d’État, qui seront chargés de pallier le manque de médecins dans les zones rurales et certains hôpitaux.

D’ailleurs, conclut Assabah, pour cette année en cours, le ministère de la Santé dispose encore de quelque 350 postes budgétaires inutilisés. Ils étaient consacrés aux médecins généralistes, dont 215 affectés dans divers hôpitaux et centres de santé à travers le pays et 90 affectés aux Centres hospitaliers universitaires (CHU).

Par La Rédaction
Le 14/08/2025 à 20h46