L'impasse «provisoire» est due au rejet par le Parlement de Tobrouk, reconnu internationalement, d'une série d'amendements introduits il y a une dizaine de jours par l'ONU à l'accord de paix paraphé en juillet dernier par ce même Parlement, selon différentes sources libyennes.
Ces amendements au nombre de sept ont été acceptés par l'ONU et introduits à l'avant-projet de l'accord final qui, en principe, doit être conclu avant le 20 septembre pour sa mise en oeuvre prévu le 30 octobre prochain. C'est sur l'insistante demande de l'autre principale partie rivale dans ces négociations, à savoir le Parlement de Tripoli, plus connu sous le nom du Congrès général national (CGN), que ces propositions ont été rajoutées à l'accord final. Elles concernent notamment la formation du Conseil supérieur de l'Etat, un organe législatif au pouvoir décisionnel dont le nombre de membres passe de 94 à 134, la liste des personnalités devant composer le futur gouvernement d'union nationale, le budget et les mécanismes de son fonctionnement , ainsi que la direction de l'armée.
Interrogé par Le360, l'envoyé spécial pour la Libye, Bernardino Leon, a minimisé dans la nuit de mardi à mercredi l'impact du blocage, affirmant que les contacts sont toujours en cours pour convaincre les délégations de Tobrouk et de Tripoli de revenir à la table des négociations à Skhirat, ce mercredi. «Il n'y a pas de blocage. C'est tout à fait normal qu'il y ait un débat animé. Chaque partie essaie d'arracher plus de concessions. Nous voulons qu'il n'y ait ni vainqueur ni vaincu. L'accord final reste ouvert au débat et nous espérons parvenir à notre objectif dans les jours qui viennent», a-t-il conclu.