Le mouvement Adl Wal Ihssane a qualifié les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le covid-19 «d’état de guerre et de déferlante autoritaire». Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 20 juillet, que le rapport annuel de ce mouvement indique que l’état d’urgence sanitaire et le confinement ont eu des répercussions négatives sur la situation sociale et économique. Et d’ajouter que les mesures prises par le gouvernement ont engendré des pertes d’emploi dans tous les secteurs vitaux. Or, il s’agit d’une crise inédite qui a plongé l'économie mondiale dans une grave récession.
Le mouvement s’est appuyé sur les chiffres fournis par le Haut-commissariat au plan. Ces chiffres montrent que la pandémie a entraîné la perte de 20% de la main-d’œuvre et la cessation d’activité de 132.000 entreprises sur les 216.000 existantes. Mais le rapport omet d’aborder les difficultés que le Maroc a affrontées dans un contexte régional et mondial perturbé pour faire une sévère critique de la loi-décret sur l’état d’urgence sanitaire. Laquelle loi, souligne le rapport, «a englobé l’opération électorale dans un cadre général, politique et juridique, dans l’objectif de préparer une sphère politique sur mesure».
Le quotidien Assabah souligne que «les disciples de Mohamed Abbadi considèrent que le front de guerre contre le coronavirus, pendant la période électorale, avait pour noyau dur les institutions de l’autorité et non pas les assemblées élues, qui ont été placées au dernier rang». Ainsi, ajoute le rapport, les conseils territoriaux ont été supplantés par les walis, les gouverneurs, les pachas et les caïds. Le gouvernement n’était qu’une façade pompeuse pour cacher la gestion de la pandémie par le ministère de l’Intérieur et ses différentes directions.
Quant au Parlement, ajoute Al Adl Wal Ihssane, il n’a été qu’un simulacre d’institution qui a été incapable de présenter une initiative législative relative à l’état d’urgence sanitaire, malgré les multiples changements qu’a connus la situation épidémiologique. Même la Constitution n’a pas échappé aux critiques acerbes du mouvement islamiste radical qui l’a qualifiée, dans son rapport annuel, de «simple institution de promotion visant à donner une meilleure image à l’extérieur du pays».